La compagnie aérienne privée mexicaine Mexicana a déposé au Mexique et aux États-Unis une demande de protection contre la faillite avec aménagement des créances («concurso mercantil»), a indiqué mardi un de ses porte-parole à Mexico.

Les problèmes de Mexicana, dont la dette avoisine 800 millions de dollars, a precisé sa direction, sont les plus importants dans le transport aérien depuis ceux de Japan Airlines, en redressement judiciaire depuis sa déclaration de faillite en janvier dernier, selon Dow Jones Newswire.

La demande de Mexicana, qui correspond «vise à retructurer ses coûts et assurer la viabilité de l'entreprise», explique la compagnie dans un communiqué, en précisant que cette situation n'affectera pas ses opérations.

Cette demande n'implique «ni une faillite ni une suspension de paiements», a affirmé le porte-parole, Adolfo Crespo, mais vise à obtenir une protection légale pour allonger de manière «raisonnable» les délais de paiement à ses créanciers sans mettre en danger l'existence de la compagnie.

Cette démarche, en vue d'aménager les créances de la compagnie, une des plus importantes au Mexique, a été effectuée à Mexico et à New York, a ajouté le porte-parole.

Deux appareils des 64 appareils de Mexicana ont été saisis vendredi au Canada «pour éclaircir l'état d'accomplissement des obligations envers un loueur, en raison de rumeurs sur la situation financière» de la compagnie, avait alors indiqué sa direction dans un communiqué.

Un autre avion a été saisi aux États-Unis, a ajouté M. Crespo, et la procédure vise à les récupérer, selon Dow Jones Newswire.

La démarche de Mexicana ne concerne ni son département «low cost» du groupe, MexicanaClick, ni son antenne régionale MexicanaLink, qui ont une flotte de 38 appareils, ajoute Dow Jones Newswire.

Mexicana a annoncé des pertes de 350 millions de dollars depuis 2006, et sa dette avoisine 786 millions de dollars, pour plus de 865 millions de dollars d'actifs, a confirmé M. Crespo mardi  à l'AFP.

La compagnie attribue ses difficultés financières actuelles à la baisse des activités du secteur en 2009, en raison de la crise économique mondiale, et à ses charges de personnel élevées, selon lui.

«Si nous excluons les charges de personnel, nous faisons partie des compagnies aériennes les plus efficaces au monde, et c'est pourquoi la pierre angulaire de la solution réside dans les négociations avec les syndicats», a-t-il souligné.