Déçu de revenir à la case départ dans le contrat du métro de Montréal, le constructeur Bombardier (T.BBD.B) refuse de confirmer qu'il soumissionnera de nouveau à l'automne.

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«Rien n'est acquis. Nous verrons si nous sommes toujours intéressés lorsque l'appel d'offres sortira, si ça s'intègre dans notre stratégie à ce moment. À notre avis, le consortium Bombardier-Alstom a ce qu'il y a de mieux à offrir pour le métro de Montréal quand on regarde les exigences de la STM», a dit Marc-André Lefebvre, porte-parole de Bombardier Transport.

Alstom a aussi exprimé sa déception. «Nous sommes déçus, car le consortium a négocié de bonne foi dans le respect du processus de la STM, a dit Isabelle de Fleurac, directrice des communications d'Alstom en Amérique du Nord. Historiquement, le dossier du métro de Montréal est l'un de ceux qui ont pris le plus de temps. Nous considérons que notre offre ne peut pas être meilleure.»

Le président du syndicat «atterré»

Le président du syndicat des employés de Bombardier à La Pocatière, Mario Lévesque, pensait que la journée d'hier serait la dernière du feuilleton du métro de Montréal, mais son optimisme n'a pas survécu à la décision de la STM. «On est atterrés, dit-il. On n'en revient pas encore. On se bat pour ce contrat-là depuis 2006. On pensait que ce serait la fin de la saga. On ne comprend pas.»

L'usine de Bombardier à La Pocatière, qui a déjà eu 1000 employés, n'en compte plus que 300. Après la fin du contrat des trains de banlieue de Montréal (ATM), au mois de mars prochain, l'usine ne comptera que 60 employés. «L'usine est en danger si on n'a pas le contrat du métro de Montréal», dit M. Lévesque.

«Nous sommes très déçus de la décision de la STM. Ceux qui vont y goûter en premier, ce sont les employés. On manque de mots, même si on s'y attendait», a déclaré le maire de La Pocatière, Sylvain Hudon.

À l'opposé, le constructeur espagnol Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) s'est réjoui de la décision de la STM, qui pourrait faire épargner jusqu'à 700 millions de dollars aux contribuables québécois. «Le prix a toujours tendance à diminuer de 15 à 20% dans des situations de concurrence», a expliqué Jesus Esnaola, directeur général des affaires internationales de CAF, par voie de communiqué. Comme CAF estime à 3,5 milliards de dollars la valeur du contrat négocié entre le consortium Bombardier-Alstom et la STM, les économies varieraient entre 525 et 700 millions.

CAF n'a pas l'intention de partager le contrat avec Bombardier et Alstom.