Transat (T.TRZ.B) s'installe au Mexique pour aider les Mexicains à visiter leur propre pays avec une nouvelle agence, Eleva Travel.

Ce n'est que lorsque le gouvernement canadien aura assoupli les règles entourant la délivrance de visas aux Mexicains que Transat mettra en place des programmes d'envergure pour les faire voyager au Canada.

«Nous n'offrirons pas le Canada cette année, c'est sûr, a déclaré le président et chef de la direction de Transat, Jean-Marc Eustache, au cours d'une téléconférence hier. C'est assez affolant ce qu'on demande aux Mexicains pour obtenir un visa. Nous offrirons des programmes, et même des vols nolisés, lorsque le problème des visas sera réglé.»

Eleva Travel sera établie à Monterrey, où elle offrira aux Mexicains des destinations comme Cancun, Puerto Vallarta, Acapulco, Los Cabos et Ixtapa. Elle leur offrira également Las Vegas.

M. Eustache a expliqué que les Mexicains voyageaient beaucoup à l'intérieur de leur propre pays dans la saison estivale. Or, c'est justement une période un peu creuse pour les hôtels de Transat et de ses partenaires.

«Plus de 2 millions de Mexicains voyagent vers Cancun et Puerto Vallarta chaque année, surtout entre les mois d'avril et septembre, a indiqué M. Eustache. Ce marché s'harmonisera parfaitement avec nos activités actuelles et nous permettra d'obtenir une masse critique avec nos hôteliers. C'est un projet stratégique pour Transat.»

L'agence comptera une trentaine d'employés cet été. Elle continuera à croître et devrait atteindre la rentabilité en 2012.

Bénéfice en forte baisse

Par ailleurs, Transat a annoncé la création d'Eleva Travel hier, au même moment où elle rendait publics ses résultats pour le deuxième trimestre. La nouvelle agence mexicaine de Transat n'a pas réussi à éclipser le fait que le bénéfice net du voyagiste a fondu comme neige au soleil, passant de 42,2 millions de dollars au deuxième trimestre de 2009 à seulement 6,2 millions au deuxième trimestre de 2010, soit 16 cents par action.

Pendant ce trimestre, Transat a notamment subi les contrecoups de l'éruption du volcan islandais, ce qui lui a fait perdre près de 4 millions de dollars. Le voyageur a dû modifier ses horaires et noliser des vols spéciaux.

Le programme de couverture des devises de Transat a également été particulièrement coûteux et ne lui a pas permis de profiter de l'essor du huard.

«Sans les programmes de couverture des devises et du pétrole, nos revenus auraient été plus élevés de 33 millions», a affirmé M. Eustache.

Le voyagiste a également subi les impacts négatifs de la surcapacité sur le marché nord-américain, ce qui a entraîné une chute des prix.

Le grand patron a attribué cette situation à Air Canada et West Jet, qui ont ajouté des vols vers les destinations soleil l'hiver dernier.

«Le problème n'est pas dû aux gens de notre secteur d'activité, comme Sunwing ou Sunquest, a déclaré M. Eustache. Nous mettons en place la capacité que nous pensons pouvoir vendre. Mais il y a deux nouveaux acteurs qui ne connaissent pas ce secteur. Comme le trafic national et transfrontalier n'est pas très bon, ils ne savent pas quoi faire avec leurs avions.»

Si on exclut les divers éléments non liés à l'exploitation, le deuxième trimestre de 2010 s'est soldé par une perte de 7 cents par action sur une base diluée. C'est cependant supérieur à la perte nette de 9 cents par action prévue par les analystes. L'action de catégorie B de Transat a donc gagné 15 cents pour clôturer à 10,18$ à la Bourse de Toronto hier.