Le constructeur aéronautique américain Boeing a proposé jeudi une version modifiée de son appareil 767, en réponse au nouvel appel d'offres de 35 milliards de dollars du ministère de la Défense américain qui doit renouveler sa flotte de ravitailleurs.

«Nous avons l'intention de répondre à l'appel de nos partenaires de l'armée de l'air pour remplacer la flotte actuelle des ravitailleurs KC-135 avec des ravitailleurs de nouvelle génération multi-rôles, au cours d'un processus équitable et transparent», a déclaré le patron de l'activité défense de Boeing, Dennis Muilenburg, cité dans un communiqué.

Le constructeur a précisé qu'il proposait une version modifiée de son 767, «plus économique à gérer et faire fonctionner que l'avion d'Airbus, qui est plus gros et plus lourd».

Du côté de Northrop Grumman, partenaire de l'européen EADS qui souhaite proposer une version modifiée de son Airbus A330, le silence restait de mise.

«Nous continuons à réfléchir avant de nous décider sur une offre, en procédant à une analyse détaillée de l'appel d'offre final et en discutant avec nos partenaires», a indiqué un porte-parole interrogé par l'AFP.

«Nous annoncerons une décision quand l'examen aura été terminé», a-t-il ajouté sans plus de précision.

Northrop Grumman a plusieurs fois menacé de se retirer de la compétition avant la présentation des conditions définitives la semaine dernière, reprochant au Pentagone de favoriser des considérations de prix plutôt que la performance.

Le contrat du Pentagone est évalué autour de 35 milliards de dollars. Il avait été attribué en 2008 à Airbus, avant que le processus ne soit annulé pour vice de forme.

Boeing a précisé qu'il soumettrait formellement sa proposition d'ici au 10 mai, conformément aux demandes du Pentagone, qui devrait annoncer sa décision durant l'été.

L'annonce de Boeing s'est accompagnée d'une vidéo postée sur le site internet de l'avionneur pour faire visiter son appareil, qui a été préféré à un autre appareil un peu plus grand, version modifiée du B777.

Boeing a notamment fait valoir à l'appui de sa proposition qu'il était à même de «soutenir nettement plus d'emplois aux États-Unis qu'un ravitailleur d'Airbus A-330, qui est conçu et largement fabriqué en Europe».

L'avionneur européen avait rappelé la semaine dernière que son projet permettrait de créer 1500 emplois directs en Alabama, où est prévue l'usine d'assemblage, ainsi que de nombreux emplois indirects.

Le Pentagone a posé 372 exigences de performance pour les appareils qu'il souhaite acquérir afin de remplacer une flotte obsolète.

Plusieurs analystes estiment que, dans la mesure où les deux avionneurs devraient facilement pouvoir y répondre, la décision sera prise sur le prix, ce qui parait défavorable à EADS déjà confronté à d'importants surcoûts pour son avion de transport militaire A400.

À l'origine, c'est Boeing qui avait obtenu ce contrat en 2003, mais la révélation d'une collusion avec une employée du Pentagone avait conduit à son annulation. Lors d'un second appel d'offre, Airbus avait emporté la mise, mais ensuite la révélation de plusieurs erreurs dans l'évaluation des deux offres avait conduit à une deuxième annulation.

L'action de Boeing, favorisée par un relèvement de recommandation de la banque UBS, gagnait 1,72% à 65,56 dollars vers 13H30 (heure de Montréal).