Bombardier Aéronautique (T.BBD.B) risque de perdre une commande de 10 avions régionaux, après que le groupe américain Mesa Air, qui assure des liaisons régionales pour de grandes compagnies aériennes comme Delta, eut demandé d'être protégé de ses créanciers en vertu du Chapitre 11 du Code des faillites des États-Unis, dans le but de réduire ses coûts de location et d'exploitation.

La commande de 10 CRJ700 passée par Mesa Air avait été remise à plus tard en vue d'une livraison en 2013, l'an dernier, mais jusqu'à présent, ces appareils «existent dans le carnet de commandes de Bombardier Aéronautique, cela n'a pas changé», a indiqué un porte-parole du constructeur, John Arnone, lors d'un entretien.

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Compte tenu du fait que la livraison des appareils ne doit pas avoir lieu avant plusieurs années, la démarche amorcée mardi par Mesa Air ne devrait pas affecter la production actuelle d'appareils régionaux de Bombardier. Il était déjà prévu que cette production diminue en 2010 en raison du ralentissement de la demande, qui a poussé Bombardier à annoncer la mise à pied de 600 de ses employés à Montréal, ce printemps.Bombardier, dont le siège se trouve à Montréal, entretient une relation d'affaires avec Mesa Air depuis près de 30 ans. Le constructeur est d'ailleurs le deuxième plus important créancier de l'entreprise de Phoenix, en Arizona, après la banque Wells Fargo.

En date du 30 septembre dernier, Mesa Air avait un passif de 869 millions $ US, dont 133 millions $ US vis-à-vis de Bombardier. Dans les documents déposés en cour des faillites à New York, l'entreprise a fait état d'actifs d'une valeur de 975,5 millions $ US.

Bien que la démarche de Mesa Air puisse avoir des conséquences financières pour Bombardier, M. Arnone a indiqué que le constructeur disposait de fonds suffisants.

«Chez Bombardier, nous reconnaissons que l'industrie de l'aviation traverse une période difficile», a-t-il déclaré depuis Toronto.

À l'instar d'autres clients étant passés par une restructuration, Mesa Air ressortira du processus avec plus de vigueur et en meilleure position pour faire face à la situation économique, a indiqué M. Arnone.

Bombardier n'était pas au courant de la demande faite mardi auprès du tribunal américain des faillites, mais elle avait entrepris des discussions au sujet des possibilités de restructuration sans implication de la cour, a affirmé le porte-parole.

Le cours des actions de Bombardier a terminé la séance de mardi à 4,85 $ à la Bourse de Toronto, en baisse de deux cents comparativement à son taux de clôture précédent.