Il faudra «au moins neuf mois avant de voir une amélioration du (trafic) en classe affaires», d'où les compagnies aériennes tirent la part la plus substantielle de leurs bénéfices, a estimé mardi l'Association internationale du transport aérien (IATA).

L'IATÀ table sur une perte de 11 milliards de dollars cette année pour l'ensemble du secteur et encore sur une perte de 3,8 milliards l'an prochain. L'ensemble du secteur aérien a enregistré un chiffre d'affaires de 535 milliards de dollars en 2008 et prévoit seulement 455 milliards de dollars en 2009 (-15%) avant un rebond à 476 milliards projeté pour 2010 (+4,6%).

Si le nombre de passagers a baissé de 6 à 7% depuis un an, c'est surtout «la baisse du trafic de passagers en classe affaires qui est spectaculaire», atteignant -14% sur un an, a constaté lors d'une rencontre avec des journalistes le PDG de l'IATA, Giovanni Bisignani, alors que ces passagers sont les plus rentables.

«Nous avons observé lors des précédentes crises que de rattraper le niveau antérieur pour ces passagers prenait du temps et que nous ne retrouvions jamais le même niveau de rentabilité», a remarqué Anthony Concil, principal porte-parole, qui participait à cette rencontre.

En outre, en classe économique, les compagnies ont mis en place de nombreuses réductions de prix ce qui fait que «les avions sont pleins mais leur rentabilité est faible», a-t-il ajouté.

Les compagnies aériennes n'ont donc d'autre choix que de continuer à diminuer leurs coûts. «Toutes les grandes compagnies mettent en place des réductions de postes» et de capacité, a remarqué M. Bisignani.

L'IATÀ travaille sur des programmes permettant d'accélérer l'embarquement dans les avions, de remplacer les cartes d'embarquement par des codes-barres à télécharger sur le téléphone portable du passager ou encore d'améliorer la compétitivité du fret par avion comparé au fret par bateau.

Le prix du pétrole, qui a fortement baissé sur la fin de l'année 2008, a apporté un peu de soutien au secteur et son évolution jouera un rôle important sur ses résultats dans les mois à venir.