Bell Helicopter Textron Canada reprend de l'altitude. D'ici deux semaines, la filiale de Textron à Mirabel aura rappelé la majorité des employés qu'elle avait dû mettre à pied en février, soit 400 personnes sur les 500 employés mis à pied. Elle vient également de décrocher un important contrat de 60,3 millions US pour 24hélicoptères Bell 407 destinés à l'armée de l'air irakienne.

«Cela fait de six à huit semaines que nous rappelons des gens régulièrement chaque semaine, a déclaré le directeur du développement des affaires chez Bell Helicopter Textron Canada, Michel Legault, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires. Nous allons également en rappeler la semaine prochaine et la semaine suivante. Après, il ne restera plus qu'une centaine de personnes sur la liste de rappel.»

Au début de février, Bell Helicopter a mis à pied 500 employés en raison d'un ralentissement des commandes. L'entreprise avait alors indiqué qu'il faudrait probablement maintenir cette mesure pendant une période de trois mois.

«La crise économique est loin d'être finie, mais on sent une reprise», a affirmé M. Legault.

La nouvelle commande portant sur 24 appareils Bell 407 «va dans la bonne direction», même si elle n'est pas directement liée à l'économie puisqu'il s'agit d'un contrat militaire.

«Ce n'est pas relié aux mines ou au pétrole, mais ça apporte de l'eau au moulin», a indiqué M. Legault.

Bell Helicopter ne construit pas d'appareils militaires à Mirabel. Les 24hélicoptères commerciaux Bell 407 destinés à l'armée de l'air irakienne seront bel et bien construits à Mirabel mais «militarisés» par l'armée américaine.

En février dernier, l'armée américaine a commandé trois premiers appareils Bell 407 pour vérifier s'il était possible et les équiper selon les exigences de l'armée de l'air irakienne. Il s'agissait notamment de les munir de lance-missiles et de mitraillettes.

L'expérience a dû être couronnée de succès puisque l'armée américaine a commandé 24 appareils de plus, qui devront tous être livrés d'ici le 30 septembre 2012. En outre, le contrat comprend une option pour 26hélicoptères de plus.

«Nous savions que cette commande s'en venait, mais tant que ce n'était pas signé, nous ne pouvions pas être sûrs, a déclaré M. Legault. Maintenant que ça se réalise, ça confirme que nous avons pris une bonne décision en rappelant les employés. Ça nous permet de prévoir la livraison de 180 appareils cette année.»

En 2008, Bell Helicopter n'avait livré que 167 appareils commerciaux, comparativement à 181 appareils l'année précédente.

«Comme le premier trimestre a été un peu mieux que ce que nous avions prévu, ça devrait continuer de bien aller.»

Bell Helicopter a livré 37 appareils commerciaux au premier trimestre. L'ensemble de Bell Helicopter, qui comprend un important secteur militaire, a enregistré des revenus de 742 millions US au premier trimestre de 2009, comparativement à 574 millions US à la même période de l'exercice précédent. Les profits ont grimpé de 30% pour atteindre 69 millions US.

La situation financière de la société mère de Bell Helicopter, Textron, s'est également améliorée. La multinationale a notamment terminé le trimestre avec des liquidités de 1,7 milliard.

Il y a trois mois, le président et chef de la direction de Textron, Lewis Campbell, avait ouvert la porte à la vente de Bell Helicopter et de Cessna, ses principales filiales, dans le but de générer des liquidités. Aux yeux des analystes, Bell Helicopter était plus attrayante que Cessna parce que sa situation financière était plus solide et parce qu'elle pouvait compter sur un secteur militaire plutôt vigoureux.

En 2009, Bell Helicopter devrait enregistrer des revenus de 2,9 milliards US et bénéficier d'une marge bénéficiaire de 9,5 à 10%, alors qu'avec des revenus de 3,6 milliards US, Cessna devrait se contenter d'une marge bénéficiaire de 4,5 à 5,5%. Lors de la divulgation de ses résultats du premier trimestre, la semaine dernière, la direction a tenu à refermer la porte à une éventuelle vente. Au premier rang de ses objectifs en fait de liquidités en 2008, Textron a inscrit: «Éviter de vendre les actifs stratégiques.»