Le fonds Colony Capital ne veut plus racheter le studio de production Weinstein, en difficulté financière suite aux accusations de viols et d'agressions sexuelles contre le co-fondateur Harvey Weinstein, ont indiqué mardi à l'AFP des sources proches du dossier.

«Colony n'est pas impliqué (dans des négociations avec The Weinstein) et n'est pas intéressé», a indiqué une de ces sources sous couvert d'anonymat, tandis qu'une autre a ajouté que le fonds d'investissement n'est plus intéressé.

Un peu plus tôt, une autre source proche du dossier avait déclaré à l'AFP que Colony Capital n'avait finalement pas apporté l'argent frais promis à la maison de production pour lui éviter un dépôt de bilan à court terme.

«L'investissement n'a pas été fait», avait notamment affirmé cette source sous couvert de l'anonymat.

Colony Capital juge difficile d'évaluer le coût des accusations portées à l'encontre d'Harvey Weinstein pouvant être imputées à la compagnie, selon ces sources.

Toutes ces informations fragilisent encore un peu plus la situation financière de The Weinstein Company, dont l'avenir est en suspens car le scandale a emporté plusieurs grands projets de production.

Contacté par l'AFP, Colony Capital n'a pas souhaité commenter.

Colony Capital et The Weinstein Company (TWC) avaient annoncé mi-octobre être parvenus à un accord prévoyant un versement de liquidités à la société de production afin de lui permettre de stabiliser ses opérations en cours et lui éviter la banqueroute.

Le montant envisagé n'avait cependant pas été dévoilé.

Les deux parties disaient également être en discussion pour un rachat de tout ou partie des actifs de la TWC par Colony, fonds d'investissement créé par le milliardaire américain Tom Barrack, un ami du président Donald Trump.

D'autres sociétés peuvent encore se montrer intéressées, à l'instar de Fortress Investment Group qui planche actuellement sur une solution permettant d'apporter aux studios Weinstein suffisamment de liquidités pour tenir jusque janvier, avait indiqué le 25 octobre le New York Times en citant des sources anonymes.

TWC a licencié Harvey Weinstein le 8 octobre, à la suite d'une série d'accusations de harcèlement sexuel, d'agressions sexuelles ou de viols, qui courent sur trois décennies et révélées récemment par les médias américains.

Un dossier constitué par le procureur de Manhattan contre le producteur Harvey Weinstein devrait être présenté prochainement à un grand jury, en vue d'un possible procès, rapportaient mardi des médias locaux.

Dans les grands dossiers, l'étape du grand jury est souvent décisive en procédure pénale américaine. Le ministère public réunit un jury qui examine les éléments à charge et détermine s'ils sont suffisants, selon lui, pour justifier la tenue d'un procès.