La date butoir pour garnir son bas de laine approche sérieusement.

Les Canadiens ont jusqu'au 1er mars, soit jusqu'à mercredi, pour cotiser à leur régime enregistré d'épargne-retraite (REER) pour l'année d'imposition 2016.

Cet outil est loin d'en être à ses balbutiements. Sa création remonte, en effet, à 60 ans.

La formule du REER avait fait son apparition dans le budget fédéral de 1957.

De prime abord, la contribution maximale avait été fixée à 10 % des revenus ou à 2500 $ et les Canadiens avaient promptement versé quelque 27 millions de dollars pour se doter de leur régime enregistré d'épargne-retraite.

Au fil du temps, l'engouement pour le régime enregistré d'épargne-retraite a littéralement explosé.

La preuve: selon un rapport dévoilé par Statistique Canada vendredi dernier, les cotisations se sont chiffrées à plus de 39 milliards en 2015.

Même si cette somme peut sembler mirobolante, il ne faut pas en déduire que cet instrument est nécessairement le plus approprié pour tout le monde.

En entrevue avec La Presse canadienne, la directrice de la planification fiscale et successorale chez Placements Mackenzie, Karine Précourt, a soutenu que « le REER n'est plus toujours la solution à privilégier pour épargner en prévision de la retraite ».

Elle a affirmé que cette situation n'est pas du tout étrangère à la création du compte d'épargne libre d'impôt (CELI), un outil « plus flexible » existant depuis 2009.

Mme Précourt a utilisé un cas de figure bien précis pour étayer son point de vue.

« Si on prend un jeune professionnel dont les revenus actuellement sont peu élevés mais qui envisage de les voir augmenter dans le futur, il devrait prioriser pour le moment d'investir dans un CELI. Pendant que ses revenus sont faibles, il fera ainsi fructifier ses économies à l'abri de l'impôt. Lorsqu'ils seront supérieurs, il va disposer de droits accumulés de cotiser à un REER qui seront plus importants et il pourra se tourner vers ça », a-t-elle résumé.

Elle a ensuite cité un autre exemple pour indiquer que pour certains contribuables, le bon vieux régime enregistré d'épargne-retraite demeure une option tout à fait valable.

« En revanche, si on regarde la situation d'une personne dont les revenus sont élevés, c'est fort probable que la cotisation au REER va être plus avantageuse pour elle car ça lui permettra de diminuer l'impôt à payer [...].  Il y a peut-être une soixantaine de mesures fiscales qui varient en fonction des revenus. Le fait de les réduire en contribuant à un régime enregistré d'épargne-retraite va lui permettre d'aller chercher des avantages » au chapitre de l'imposition, a-t-elle mentionné.