L'ex-PDG de Distech s'installera dans son nouveau rôle d'investisseur en septembre.

L'association d'Etienne Veilleux avec l'entreprise de Brossard Distech Controls s'étant terminée de façon hâtive en début d'année, l'entrepreneur beauceron a décidé de faire le saut dans le domaine du placement privé et du rachat d'entreprise.

À la fin de l'été, il deviendra officiellement associé senior au sein de la firme d'investissement longueuilloise Novacap. Il prendra l'été pour se reposer en famille avant de s'installer officiellement dans son nouveau rôle d'investisseur chez Novacap au retour du congé de la fête du Travail, en septembre.

« C'est une façon pour moi de contribuer au succès d'autres entrepreneurs en partageant mon expérience en devenant actionnaire de leur entreprise par l'entremise de Novacap », dit-il.

Après avoir fondé Distech Controls il y a une vingtaine d'années, Etienne Veilleux l'a vendue l'an dernier à Acuity Brands, une multinationale américaine cotée à la Bourse de New York. Il avait fait de Distech, spécialisée dans l'efficacité énergétique du bâtiment, une entreprise attrayante au point d'attirer une offre d'achat de 250 millions US.

À la conclusion de la transaction, l'année dernière, Etienne Veilleux avait indiqué à La Presse qu'il allait rester PDG de Distech pour les quatre prochaines années, au minimum. « Les choses se sont précipitées », dit-il sans vouloir entrer dans les détails. « Mais tout va bien chez Distech. Les choses continuent d'évoluer sans moi. »

NOUVEAUX INVESTISSEMENTS

Chez Novacap, il sera responsable de faire de nouveaux investissements dans des entreprises appelées à se développer sur des périodes de cinq à dix ans. « Chez Novacap, on va chercher les meilleurs entrepreneurs. Les associés sont tous des entrepreneurs au service des entrepreneurs du Québec », dit le président et associé directeur de Novacap, Pascal Tremblay, au cours d'une entrevue accordée à partir d'une chambre d'hôtel de Toronto.

« Pour devenir associé chez Novacap, il faut avoir déjà eu une entreprise, avoir de l'expérience opérationnelle et être indépendant d'esprit. » - Pascal Tremblay

Pascal Tremblay est dans la Ville Reine cette semaine pour participer à la conférence annuelle de l'Association canadienne de capital de risque et d'investissement. À l'occasion de ce congrès, Novacap a d'ailleurs reçu hier le prix de la transaction de l'année dans la catégorie capital d'investissement pour son implication auprès du fournisseur montréalais de services musicaux Stingray, qui a fait le saut à la Bourse de Toronto en juin dernier.

Le prix est une manière de souligner la valeur de réalisation d'une transaction ainsi que le rendement sur le capital investi. L'investissement initial de Novacap dans Stingray était de 9,9 millions en 2007. Lors du premier appel public à l'épargne, le 3 juin 2015, Novacap a touché 66,4 millions en vendant 80 % de sa participation.

« Ce prix constitue pour nous le dénouement de notre aventure avec Stingray », dit Pascal Tremblay.

C'est la troisième fois que Novacap remporte ce prix depuis le tournant des années 2000. En 2005, Novacap s'était démarquée pour avoir positionné le spécialiste des produits naturels Adrien Gagnon comme une cible intéressante pour un acquéreur. Novacap avait aussi mérité les honneurs quatre ans plus tôt pour la vente de l'entreprise montréalaise Innomedialogic à une entreprise américaine.