Forte de «résultats exceptionnels» en 2013, annoncés hier, la firme montréalaise de gestion de placements Fiera Capital veut continuer de chercher aux États-Unis ses prochaines cibles d'acquisition de croissance.

Particulièrement dans le secteur de firmes de gestion de portefeuilles institutionnels, avec un intérêt singulier pour l'ajout de «compétences qui nous manquent encore à l'interne chez Fiera», a indiqué Jean-Guy Desjardins, président du conseil et chef de la direction, lors d'une discussion avec des analystes.

Il a mentionné la gestion de placements en titres à revenu fixe d'origines américaine et mondiale, ainsi que les titres à revenu fixe et les actions dans les économies émergentes.

C'est avec des acquisitions ciblées, dans la foulée des quatre effectuées l'an dernier, que Fiera Capital entend réaliser sa grande ambition, d'ici cinq ans, d'atteindre les 150 milliards en actif sous gestion.

Pour y parvenir, Fiera Capital mise aussi sur la «croissance organique» de l'actif sous gestion, c'est-à-dire par l'ajout de nouveaux clients et l'entrée de nouveaux capitaux à gérer dans les produits et services qu'elle offre déjà.

Déception dans le «marché de détail»

Or, sur ce plan, certains résultats de fin d'exercice publiés hier par Fiera Capital se sont avérés décevants. Particulièrement dans le secteur des fonds d'investissement destinés au marché des particuliers investisseurs, ou le «marché de détail» dans le jargon des services financiers.

Ce secteur d'activités chez Fiera compte pour le tiers environ (25,4 milliards) de l'ensemble des actifs sous gestion de 77 milliards comptabilisés en fin d'exercice. Mais en dépit de gains de valeur importants sur les marchés, la croissance annualisée de cet actif en fonds d'investissement a été très handicapée par des sorties nettes de fonds, au lieu d'entrées nettes.

Questionnés à ce sujet par des analystes, les dirigeants de Fiera Capital ont admis «devoir améliorer [leur] performance» dans la gestion et la commercialisation de ces fonds d'investissement du marché de détail.

D'autant qu'une bonne partie de l'actif dans ces fonds découle de l'importante transaction réalisée avec la Banque Nationale il y a trois ans. Pour l'essentiel, la Nationale est devenue le principal actionnaire minoritaire de Fiera Capital en échange de la fusion de son importante filiale Natcan de gestion de fonds de placement.

«Vous voyez les chiffres. Manifestement, ce fut une année difficile à la Banque Nationale dans la vente de ces fonds de placement», a commenté Sylvain Brosseau, président et chef de l'exploitation de Fiera Capital, à une question d'analyste.

«Dans ce partenariat avec la Banque Nationale, notre rôle prioritaire chez Fiera est de mieux performer avec la gestion des fonds. Aussi, nous recherchons ensemble des moyens innovateurs de créer de nouveaux produits, si c'est approprié.

«Nous bénéficions d'un accès aux gens et au réseau de clients de la Banque Nationale. Néanmoins, nous devons gagner cette clientèle et ces affaires, tout en nous assurant de travailler ensemble pour bien aligner nos stratégies.»