La banque américaine Citigroup a annoncé lundi un bénéfice en hausse de 42% sur un an au deuxième trimestre, mieux qu'attendu, grâce à bonne performance sur les marchés et un recul important des pertes sur crédits.

«Nos activités ont eu une bonne performance pendant ce trimestre et ces résultats sont équilibrés dans l'ensemble de nos produits et de nos zones géographiques, particulièrement dans les marchés émergents où la croissance» a progressé moins qu'attendu, notamment au Mexique, a commenté le directeur général Michael Corbat.

Le bénéfice net ressort à 4,2 milliards de dollars. En excluant un impact positif de la variation du coût de la dette ainsi qu'une perte sur la vente de la banque turque Akbank un an plus tôt, il revient à 1,25$ par action, mieux que prévu.

Le chiffre d'affaires a augmenté de 11% à 20,5 milliards, également meilleur qu'attendu par les analystes de Wall Street.

Les recettes des activités de marché et de banque d'investissement ont largement dopé les résultats du groupe ce trimestre avec un bond de 25% sur un an.

À l'inverse, la banque de détail a vu son chiffre d'affaires progresser de seulement 2% et les services de transactions ont vu le leur reculer de 1%.

Le bénéfice a également été dopé par une forte réduction des pertes liées aux crédits (-25% sur un an à 2,6 milliards) tandis que le coût total du crédit a chuté d'autant.

L'hypothécaire «reste un frein»

Le patron de Citi a confirmé les propos du PDG de la banque concurrente JPMorgan Chase, Jamie Dimon, qui avait souligné vendredi la faiblesse de la croissance des nouveaux prêts.

«La croissance des prêts reste un frein», a affirmé M. Corbat. «Même si le marché immobilier se renforce» après la crise des années 2007 à 2009, «le volume du refinancement hypothécaire reste faible».

Selon le directeur financier John Gerspach, «les consommateurs américains continuent à se désendetter» et la croissance des prêts reste faible à part «dans les prêts automobiles et les prêts étudiants».

Citi prend donc «des mesures pour s'assurer que ses activités de prêts immobiliers sont à la taille appropriée», a fait valoir M. Corbat, ce qui pourrait annoncer des réductions d'effectifs dans ce domaine même si des porte-parole de la banque se sont refusés à plus de commentaires sur la question.

Outre la faiblesse des prêts hypothécaires, la banque de détail en Amérique du Nord a pâti d'un repli de 1% de recettes sur les cartes de crédit, l'ensemble de cette division ayant vu son chiffre d'affaires reculer d'autant dans la région.

Les recettes de la banque de détail devraient continuer à pâtir de faibles émissions de nouveaux prêts immobiliers dans la région, avertit Citi.

En revanche, le groupe a mis en avant la progression de ses recettes dans les marchés émergents.

En banque d'investissement, Citi affiche un bond de 21% de ses recettes et de 68% dans le courtage, notamment grâce à «une performance accrue dans les dérivés».

Alors que les dépenses juridiques du groupe ont doublé sur un an, à 832 millions, essentiellement à cause de Citi Holdings, Michael Corbat a averti que ces coûts allaient «rester élevés dans un avenir proche». Le groupe continue à faire face à un nombre élevé de poursuites liées à son activité avant la crise, notamment en termes d'émissions de titres dérivés de crédits hypothécaires.

M. Corbat a aussi précisé que le groupe financier avait réduit de 31% sur un an la taille de son entité Citi Holdings, où sont regroupés les actifs non stratégiques ou en difficultés à céder, et qu'il avait également renforcé ses capitaux propres.

Le groupe a réduit ses effectifs de 3% sur un an à 253 000 personnes, soit une baisse de 8000 postes.

L'action progressait de 1% à 51,34$ vers 15h (11h à Montréal) dans un marché à l'équilibre, les investisseurs saluant généralement des résultats jugés bons.