Les banques suisses ont clôturé vendredi une semaine sombre, marquée par une série de scandales qui ont de nouveau éclaboussé la réputation de la place financière suisse.

Mercredi dernier, UBS, la première banque du pays, s'est vu infliger une énorme amende de 1,1 milliard d'euros dans le scandale du Libor.

Les autorités de surveillance des marchés britanniques et suisses ainsi que le département américain de la justice ont épinglé un système de manipulation généralisé du taux du Libor, l'instrument qui définit les conditions dans lesquelles les banques se prêtent de l'argent entre-elles mais qui sert également de référence à de nombreux produits financiers.

Le lendemain, Hong Kong a annoncé l'ouverture d'une enquête visant UBS dans le même scandale.

L'Autorité monétaire de Hong Kong (HKMA) a indiqué avoir reçu des informations au sujet de «possibles infractions» d'UBS impliquant le taux interbancaire de Hong Kong, le Hibor, et d'autres références en Asie.

La première banque suisse a aussi été condamnée cette semaine en Italie, à Milan, aux côtés de trois autres banques, dans une affaire de vente de produits dérivés.

Jeudi, c'était au tour de la Banque Cantonale de Zurich (BCZ), une banque publique, de se retrouver sous les feux de l'actualité.

Trois personnes, deux employés et un ancien collaborateur, ont été inculpés aux États-Unis.

Ils sont soupçonnés d'avoir aider des Américains à placer leur argent en Suisse, pour échapper à l'impôt.

En 2008, la banque avait pourtant mis en oeuvre une politique dite de l'argent blanc, s'engageant ainsi à ne plus accepter de fonds de clients suspectés de frauder le fisc.

«C'est absolument intolérable, je suis effarée que les banquiers n'aient rien appris de leurs erreurs passées», a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse Eveline Widmer-Schlumpf, la présidente de la Confédération suisse.

Tout au long de l'année, la présidente de la Confédération, en charge du département des finances, a multiplié les négociations avec ses homologues étrangers pour tenter de redorer l'image de la place financière suisse tout en tentant de préserver le secret bancaire, auquel la Suisse reste très attachée.

Ces nouvelles affaires pourraient cependant miner encore durablement ces efforts, alors que l'affaire du Libor a éclaboussé la Finma, l'autorité de surveillance des marchés à travers Mark Branson.

Ce Britannique, qui pilote actuellement la division bancaire du gendarme de la Bourse suisse, avait dirigé entre 2006 et 2008 la filiale d'UBS au Japon.