La banque d'affaires américaine Goldman Sachs s'efforce de relever le plafond sur certains investissements imposé par une mesure clef de la réforme de Wall Street, la règle de Volcker, destinée à limiter les prises de risques, a affirmé mardi le Wall Street Journal.

D'après le quotidien financier, qui cite des sources proches du dossier, des cadres dirigeants de Goldman Sachs «pensent avoir trouvé un moyen» de relever le plafond de ce que la banque peut investir dans une forme de fonds spéculatifs, les fonds de crédit, afin de contourner la nouvelle réglementation financière.

Cette règle, dite de «Volcker», interdit à toute banque ayant des dépôts assurés par l'État de spéculer sur les marchés financier pour son propre compte, en dehors des activités de couverture atténuant les risques.

Ainsi, les investissements des banques dans les fonds spéculatifs et les sociétés de capital-investissements sont plafonnés à 3% de leurs capitaux durs («Tier-1 capital») de façon à limiter la prise de risque.

Or, la banque s'est efforcée de démontrer aux régulateurs, au cours de réunions et dans des lettres, que les fonds de crédit, qui prêtent à des sociétés peu à même de bénéficier autrement d'aide financière, et par le biais d'investissements tenus jusqu'à maturité, fonctionnent comme des banques, selon des personnes familières avec la situation citées par le journal.

Seule la structure de ces fonds de crédits diffère, insiste la banque d'affaires.

En outre, Goldman Sachs tente de prouver que «ces fonds aident l'économie en élargissant la disponibilité du crédit et sont moins risqués que les autres investissements visés par la règle de Volcker», rapporte le journal.

Cependant, «la réponse des régulateurs a été évasive», ajoute le WSJ, selon qui environ 330 millions de dollars ont été dépensés par le monde de la finance pour faire pression sur les régulateurs afin d'assouplir la loi Dodd-Frank de réforme de Wall Street, promulguée en juillet 2010.

Très contestée par le monde de la finance, la règle de Volcker en est une disposition phare. Son entrée en vigueur, initialement prévue le 21 juillet, a été retardée et les plus grandes banques ont obtenu un délai de deux ans pour s'y conformer.