Le président de la Financière Power (T.PWF) voit un risque de réglementation excessive dans la foulée d'événements comme la perte de 2 milliards US subie par la banque américaine JP Morgan Chase dans des placements spéculatifs qui ont mal tourné.

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«Je ne connais pas les détails de cette affaire. Mais après le resserrement dramatique de la réglementation survenu partout dans le monde depuis quatre ans, le danger persiste que le pendule aille maintenant trop loin et étouffe l'activité économique», selon Jeffrey Orr, président et chef de la direction de la Financière Power.

«Au total, plus de réglementation est une bonne chose. Mais si ça continue, ça pourrait aller trop loin au cours des années à venir», a indiqué M. Orr au cours d'un point de presse après l'assemblée des actionnaires, hier à Montréal.

«La réglementation n'est pas encore allée trop loin à ce point-ci. Mais ça pourrait encore aller trop loin, par exemple avec des niveaux de capital qui seraient trop élevés. Ça pourrait réduire ou éliminer l'offre de certains produits financiers pour les particuliers.»

Parmi les activités de la Financière Power, Jeffrey Orr a cité l'exemple des futures normes de capitalisation pour des entreprises comme la filiale Great-West, l'un des plus importants assureurs vie et maladie du Canada.

«Il y a des incertitudes [de capitalisation] dans le cas de la Great-West. Les nouvelles normes n'ont pas encore été précisées au Canada et au Royaume-Uni», a indiqué M. Orr.

Pendant ce temps, «il y a beaucoup de capital en surplus au niveau des sociétés de gestion comme la Financière Power et Great-West Lifeco. Mais ce n'est pas au niveau de la société d'assurance réglementée comme telle, qui est la Great-West».

Lors de son discours devant une quarantaine d'actionnaires et de hauts dirigeants, Jeffrey Orr a vanté la résilience des résultats de la Financière Power et du rendement de ses actions à moyen terme malgré les tumultes financiers et boursiers des dernières années.

Mais à plus court terme, il a aussi constaté que le sentiment d'optimisme qui prévalait l'an dernier dans les services financiers a cédé le pas à «des investisseurs de nouveau très nerveux» et à des «taux d'intérêt qui frôlent encore leur plus bas niveau».

«Ces conditions ont compliqué la vie des investisseurs, mais elles ont aussi rendu très difficile la croissance des actions et des bénéfices dans les secteurs de l'assurance et du placement», a indiqué le président de la Financière Power.

Dans ses résultats de premier trimestre divulgués hier, l'entreprise affiche une stagnation de son bénéfice d'exploitation à 372 millions de dollars, alors que ses revenus consolidés et son actif ont crû d'à peine plus de 2% depuis un an.

Quant au bénéfice net du trimestre, il s'affiche en hausse de 23%, à 455 millions, ou 64 cents par action. Mais c'est en comptant un gain spécial de 83 millions provenant de la revente d'actions de certaines entreprises européennes.

En Bourse, hier, l'action de la Financière Power a encore cédé 0,7% pour terminer à 26,89$. Il s'agissait toutefois d'un repli journalier moins accentué que celui de 1,1% de l'indice sectoriel des services financiers à la Bourse de Toronto.

Après un début d'année positif, l'action de la Financière Power a reculé de 9% au cours des deux dernières semaines en Bourse.

De l'avis d'analystes, les marchés financiers redevenus défavorables pèsent sur les résultats à court terme des principales filiales de la Financière Power dans l'assurance vie et les placements des particuliers.