La banque américaine Citigroup a annoncé mardi un bénéfice en hausse pour 2011 mais en baisse sur le dernier trimestre, en deçà des attentes dans les deux cas, en raison d'une mauvaise performance dans les activités de marché.

«Clairement, l'environnement macroéconomique a nui aux marchés de capitaux et nous allons continuer à ajuster la taille de nos activités à ce climat d'affaires», a commenté Vikram Pandit, directeur général de la banque, cité dans un communiqué.

Citigroup [[|ticker sym='C'|]]a déjà annoncé 5000 suppressions d'emplois dans l'ensemble du groupe dont environ 25% concernent les activités de marché, a noté le directeur financier John Gerspach lors d'une conférence téléphonique, avertissant que la banque pourrait encore supprimer des postes «si les conditions de marché continuent à se détériorer».

«Vu la situation en Europe», qui reste «un nuage noir» planant sur les marchés, «nous avons été très prudents» au cours des derniers mois, a-t-il poursuivi, précisant que la banque avait réduit son risque, soldant notamment des positions dans les dérivés quitte à essuyer des pertes, ce qui a «eu un impact sur (son) chiffre d'affaires».

Sur l'ensemble de l'année écoulée, le bénéfice net a atteint 11,3 milliards de dollars soit 3,66$ par action, et le chiffre d'affaires a baissé de 9,5% à 78,35 milliards de dollars, nettement en deçà des prévisions des analystes.

Ce recul est attribué «en grande partie à la réduction des actifs de Citi Holding», la division où sont regroupés les actifs non stratégiques que le groupe veut céder.

Au quatrième trimestre, le bénéfice net atteint 1,2 milliard de dollars, en baisse de 11% par rapport à la même période de 2010. Par action, il ressort à 38 cents par action là où les analystes tablaient en moyenne sur 49 cents.

Le chiffre d'affaires trimestriel recule de 7% à 17,1 milliards de dollars, également inférieur aux prévisions.

La banque a pâti de marchés «très faibles au quatrième trimestre», a noté M. Gerspach, selon lequel «les clients sont devenus de plus en plus allergiques au risque», ce qui a «eu le plus gros impact sur les produits liés au crédit, à la titrisation et aux dérivés».

L'activité de banque d'investissement (conseil, émissions d'actions et obligations) a vu son chiffre d'affaires plonger de 45% sur un an au quatrième trimestre et le courtage d'actions de 60%.

Le directeur financier a toutefois admis une «contre-performance» de Citi. La banque va se focaliser dans les mois qui viennent sur l'amélioration de la rentabilité de ces activités, quitte à réduire encore les effectifs, a-t-il noté.

L'activité de courtage en propre de la banque est à présent «totalement démantelée».

En revanche, les recettes de courtage obligataire ont progressé de 10% sur un an au quatrième trimestre. «Nous avons regagné une bonne dynamique», notamment dans les marchés émergents, a fait valoir M. Gerspach.

«Jusqu'à la fin de la restructuration de la dette grecque», les marchés vont rester sous pression, a-t-il cependant prévenu. «Ils ont besoin d'être rassurés sur le fait que ce ne sera pas un désastre total».

Citi pense toutefois pouvoir bénéficier en termes de parts de marché des problèmes de ses concurrentes européennes, qui sont notamment obligées de réduire leur périmètre et de liquider des actifs.

Si la banque ne se veut pas forcément «acquéreur direct» d'actifs vendus, elle pense pouvoir bénéficier d'activités de conseil pour ses clients qui le seraient.

Les pertes liées au crédit ont été diminuées de 40% sur un an pendant le trimestre, à 4,1 milliards de dollars.

«Je reste très prudent sur le secteur de l'immobilier», a affirmé M. Gerspach, même s'il note une embellie du côté des défauts de paiements au quatrième trimestre.

Par ailleurs, le groupe prévoit de réduire ses dépenses, y compris les rémunérations, de 2,5 à 3 milliards de dollars cette année.