«C'est un très beau cadeau de Noël», a commenté hier Stéfane Marion, économiste et stratège en chef de la Banque Nationale, qui venait d'apprendre qu'il avait été désigné meilleur prévisionniste au Canada par le magazine Bloomberg Markets.

Une reconnaissance très significative, puisque M. Marion a été choisi pour la justesse de ses analyses parmi 354 prévisionnistes qui couvrent 11 pays et la zone euro.

Le magazine Bloomberg Markets estime que ce sont les prévisions de M. Marion qui ont été les plus exactes sur la base de 13 paramètres tels que le PIB (produit intérieur brut), le taux de chômage, l'inflation, les ventes résidentielles, la production industrielle, les dépenses des particuliers et les taux de change.

Le magazine financier a fait l'analyse des prévisions des 354 économistes sur une durée de deux ans, soit d'octobre 2009 à octobre dernier.

Fier et content, Stéfane Marion a tenu à partager le titre prestigieux de premier prévisionniste du Canada avec les sept membres de son équipe Économie et stratégie de la Financière Banque Nationale.

«Ce n'est pas pour rien si j'ai été désigné. On est les seuls, à la Banque Nationale, à faire nos prévisions en équipe. Chaque spécialiste - marchés boursiers, obligataires, économie, taux de change - participe à la décision finale.»

«On produit donc des scénarios qui se tiennent de façon organique alors que d'autres économistes en chef vont produire des scénarios dont certaines composantes peuvent se contredire. Nous, c'est soit que ça passe ou soit qu'on se plante totalement. Disons que ça passe la plupart du temps», précise l'économiste.

Stéfane Marion occupe non seulement le premier rang du classement canadien, mais il a aussi supplanté les prévisionnistes de 11 pays et de la zone euro. Le secret de ses succès?

«Il faut se distancer des consensus. Ne pas craindre de tenir son bout. On a présenté des perspectives qui se distinguaient des autres, mais on les a élaborées et on en a discuté en équipe», souligne Stéfane Marion.

En juin 2009, Stéfane Marion a été parmi les premiers prévisionnistes à recommander une surpondération en actions parce qu'il était convaincu que l'injection de liquidités par les banques centrales allait avoir un effet de traction sur l'économie.

Ce qui s'est avéré dans la réalité et ce qui s'avère payant aujourd'hui pour la renommée de Stéfane Marion.