La banque américaine Citigroup (CIT) a retrouvé sa rentabilité en 2010 avec un bénéfice de 10,6 milliards de dollars US, contre une perte de 1,6 milliard en 2009, décevant néanmoins Wall Street.

«2010 a été une année pleine d'événements marquants, une année critique pour le redressement de cette institution», a commenté Vikram Pandit, directeur général de Citigroup, cité dans un communiqué.

Lors d'une conférence d'analystes, il a mis en avant «le contexte économique difficile»: «les effets de la crise financière continuent à avoir un impact sur le système», a-t-il indiqué.

Il a notamment souligné que le marché de l'immobilier et de l'emploi restaient les talons d'Achille de l'économie américaine, ajoutant que l'«endettement des gouvernements freine toujours la reprise dans la zone euro».

Sur le seul quatrième trimestre, la banque affiche un bénéfice de 1,3 milliard de dollars contre une perte de 7,6 milliards un an plus tôt. Sur l'ensemble de l'année, la perte avait atteint 1,6 milliard.

Par action, cela représente un bénéfice de 4 cents sur les trois derniers mois de l'année et 35 cents sur 2010 alors que les analystes prévoyaient 8 cents et 40 cents respectivement.

En termes de chiffre d'affaires, le groupe a également déçu les attentes de Wall Street. Sur l'année entière, le produit net bancaire a atteint 86,6 milliards de dollars, contre des prévisions de 88,5 milliards.

Sur les trois derniers mois de l'année, le produit net bancaire est ressorti à 18,4 milliards de dollars au quatrième trimestre, triplé sur un an mais en deçà des prévisions, qui se situaient à 20,45 milliards.

Ce chiffre inclut un impact négatif de trésorerie de 1,1 milliard de dollars, à cause de mauvaises performances des activités de courtage à la fois sur les marchés des actions, dans les produits dérivés et dans le courtage en propre, mais surtout dans l'obligataire.

Les revenus obligataires ont en effet chuté de 58% comparé au précédent trimestre, en raison de «recettes plus faibles liées au courtage des taux, devises, produits titrisés, obligations liées aux collectivités locales, et aux produits liés au crédit», explique Citi.

En Amérique du Nord, les revenus ont pâti sur la fin de l'année de l'impact d'une loi sur les cartes de crédit, qui limite les frais que les banques peuvent imposer à leurs clients en cas de découvert.

Citigroup note par ailleurs que «les défauts de paiement sur cartes de crédit ont continué à augmenter sur le trimestre et sur l'année».

La banque a continué de céder des activités non stratégiques, rassemblées dans la division Citi Holdings, dont les actifs ont été réduits de 128 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année. Vikram Pandit a toutefois prévenu que le rythme des cessions allait ralentir cette année.

En 2010, les provisions du groupe pour pertes liées au crédit ont été divisées par deux, à 26 milliards.

Le groupe a mis 24,43 milliards de dollars de côté pour la rémunération de ses employés, en baisse de 2% sur un an.

Le ratio de tier 1 s'élevait à 12,9% fin 2010. «Nous serons bien au-dessus des critères de Bâle III en 2012», a noté le directeur financier John Gerspach.

Le patron de Citi a précisé que son groupe comptait toujours recommencer à distribuer un dividende à ses actionnaires l'an prochain.

L'action chutait de 6,73% à 4,79 dollars vers 12H30.

Sans donner de prévisions chiffrées, M. Gerpach a souligné que le chiffre d'affaires devrait «croître légèrement» cette année en Amérique du Nord si la reprise se poursuit. La croissance devrait être nettement plus vigoureuse dans les pays émergents.