L'assureur britannique Aviva a confirmé lundi qu'il avait rejeté le mois dernier une proposition de rachat de sa division d'assurance de dommages pour 5 milliards de livres, émanant de son compatriote et rival RSA, qui s'est quant à lui dit prêt à entrer en pourparlers.

Aviva a indiqué, dans un communiqué, que RSA lui avait transmis le 28 juillet une offre entièrement en numéraire, qui serait financée via une augmentation de capital, et portant sur la quasi-totalité de ses activités d'assurance de dommages (assurance auto, habitation...) au Royaume-Uni, en Irlande et au Canada.

Cette offre était fixée à 5 milliards de livres, soit plus de 6 milliards d'euros, a ajouté Aviva, confirmant ainsi les informations de la chaîne d'information britannique Sky News, qui avait révélé vendredi son existence.

«Le conseil d'administration d'Aviva a étudié cette proposition attentivement (...) et a conclu que la valeur la plus élevée pour les actionnaires résidait dans le maintien de ces activités au sein du groupe», et a donc «décidé à l'unanimité que la proposition de RSA était inacceptable», a poursuivi Aviva.

Aviva a exposé en détail ses arguments pour justifier ce rejet, affirmant que son modèle d'activité «composite», mêlant assurance de dommages et assurance vie, épargne et retraite, générait d'importantes synergies, tant en termes de chiffre d'affaires que de coûts.

L'assureur a également mis en avant l'importante rentabilité de la division en question, ses activités de dommages ayant dégagé un bénéfice opérationnel d'un milliard de livres l'an dernier, alors même que le secteur traverse un bas de cycle.

RSA a réagi un peu plus tard, en reconnaissant dans un communiqué avoir formulé cette offre, et en disant rester «ouvert à des discussions avec Aviva».

RSA, qui s'est recentré il y a six ans dans l'assurance de dommages (pour les professionnels et les particuliers), a chiffré à 300 millions de livres avant impôts les réductions de coûts qu'un tel rachat générerait.

Il a mis en avant la bonne complémentarité des activités visées, par rapport à son périmètre existant, et a défendu le prix de son offre, affirmant qu'il était juste.

Enfin, RSA a critiqué au passage le modèle d'activité «composite» d'Aviva, soulignant qu'«aucun autre assureur britannique majeur» ne l'avait conservé, et que son rival avait dégagé ces trois dernières années des retours sur capitaux inférieurs à certains ses concurrents, ce qui se reflètait dans «ses faibles multiples de capitalisation».

La confirmation de cette approche a été accueillie sans grande émotion à la Bourse de Londres, les investisseurs ayant réagi dès vendredi aux informations de Sky News, sans attendre la position officielle des intéressés.

Vers 12H10 GMT, l'action RSA reculait de 1,41% à 125,6 pence, après avoir déjà abandonné 0,86% vendredi, tandis qu'Aviva cédait 1,08% à 383,2 pence, après un bond de 5,47% vendredi.