La banque d'affaires américaine Goldman Sachs (GS) s'est défendue mercredi dans une lettre aux actionnaires contre des accusations selon lesquelles elle a profité du sauvetage d'AIG (AIG) par l'État, et parié contre des clients auxquels elle vendait des actifs risqués liés à l'immobilier.

«Goldman Sachs a eu une relation de courtage avec AIG depuis le milieu des années 90» sur toutes sortes de produits financiers, expliquent les deux signataires de la lettre, le PDG Lloyd Blankfein et le directeur de l'exploitation Gary Cohn.

«Nous avons établi un programme de couverture qui prévoyait que, si l'exposition totale (à AIG) augmentait au-delà d'un certain seuil, des dérivés de défaillance sur dette et d'autres instruments de couverture liés à la dette seraient obtenus», poursuivent-ils.

Goldman a notamment acheté à AIG des titres de dette complexes («CDO») adossés sur une partie de sa dette prioritaire garantie «afin de couvrir des transactions équivalentes exécutées par des clients ayant pris la position opposée sur cette transaction».

«En faisant cela, nous avons servi d'intermédiaire pour nos clients ayant une certaine vue du marché», une démarche «cohérente avec notre rôle d'intermédiaire de marché plutôt que du courtage en nom propre» contre ses clients, affirment MM. Blankfein et Cohn.

«En juillet 2007, quand les marchés ont commencé à se détériorer, nous avons commencé à déprécier de manière importante la valeur des titres obligataires adossés à la dette prioritaire d'AIG», ont ajouté ces dirigeants.

A mesure que la valeur de ces titres se dévaluait, la banque a continué à se couvrir. Par conséquent «si AIG avait fait faillite, nous aurions eu les contreparties d'AIG et les revenus des titres obligataires que nous avions achetés et nous n'aurions subi aucune perte significative», ont-ils conclu.

En mars 2009, AIG avait révélé que Goldman Sachs avait été l'institution financière qui a bénéficié de la plus grande somme parmi les 52 milliards de dollars de fonds publics utilisés entre septembre et décembre 2008 pour dénouer les positions souscrites par la filiale AIG Financial Products, avec 12,9 milliards de dollars à elle seule.