Les «banquiers mobiles», qui se rendent chez le client faire signer une hypothèque, la Banque Laurentienne (T.LB) en compte déjà une centaine. Et elle en veut d'autres.

Ces «itinérants» de l'hypothèque représentent déjà le cinquième de la force de frappe de la Laurentienne dans ce secteur. Le président et chef de la direction, Réjean Robitaille, entend faire passer leur nombre à 150. «On aurait ainsi une bonne vitesse de croisière», a-t-il confié à La Presse Affaires, après l'appel conférence concernant les résultats du premier trimestre.

«C'est une des facettes (le banquier mobile) qui font que nous avons une croissance», ajoute-t-il, sans toutefois fournir d'échéancier d'embauche.

Au dernier trimestre, le secteur Immobilier et commercial a vu son bénéfice net grimper de 58% par rapport à la même période l'an dernier, à 12,7 millions, sur des revenus de 27,6 millions (en progression de 38%).

À titre de comparaison, les 112,5 millions de revenus du secteur Particuliers et PME Québec génèrent un bénéfice net équivalent, à 12,6 millions.

Toutes activités confondues, le bénéfice net a atteint 32 millions, en hausse de 28% par rapport au premier trimestre de 2009. Depuis cinq ans, la Laurentienne est «la seule banque qui a toujours augmenté son bénéfice par action», s'est-il félicité. Il a atteint 1,21$, contre 91 cents par action il y a un an. Les revenus ont progressé de 15% à 180,4 millions.

Le marché a bien accueilli les résultats, le titre de la Laurentienne a progressé de presque 4%, à 41,99$ hier à Toronto.

Prêts douteux

Cela ne veut pas dire que les investisseurs n'avaient pas quelques questions pointues. Une d'elles a trait aux prêts douteux, qui ont fait un bond de 33 millions à 157,4 millions entre janvier 2009 et janvier 2010. «Cette augmentation résulte principalement des prêts commerciaux et des prêts hypothécaires commerciaux», indique la banque.

En fait, les dirigeants ont expliqué que la moitié de cette somme vient de deux projets, un de condos et l'autre dans le secteur du transport, jugés plus à risques. «Les chances que ce prêt-là nous amène des pertes sont relativement faibles», a insisté M. Robitaille.

D'ailleurs, sur l'économie québécoise en général et montréalaise en particulier, M. Robitaille est plutôt optimiste. «La demande (pour ses services) s'est intensifiée au cours des six à neuf derniers mois.»

Quand on lui demande si la troisième institution financière en importance au Québec prépare de grands projets, Réjean Robitaille a cette réponse: «Il n'y a pas de projet excessivement grandiose. C'est la continuité de notre plan, mais avec un meilleur focus.»