Le groupe financier CIT, acteur incontournable du financement des PME américaines, a annoncé dimanche qu'il se mettait sous la protection de la loi sur les faillites (Chapter 11).

«Le Conseil d'administration a approuvé la proposition de déposer volontairement un dossier au tribunal des faillites du district sud de New York», indique le groupe dans un communiqué.

Les actifs de CIT étant évalués à 71 milliards de dollars, il s'agit de la cinquième plus grosse faillite de l'histoire des États-Unis, après celles de Lehman Brothers (2008), Washington Mutual (2008), WolrdCom (2002) et General Motors (2008).

La procédure ne concerne que la maison-mère et non les agences de CIT et ses filiales, ce qui leur permettra de poursuivre leurs activités, précise le communiqué.

Elle intervient à l'issue d'un accord avec les principaux créanciers du groupe, qui ont apporté en fin de semaine dernière leur soutien au projet de restructuration de la direction malgré des réticences initiales, notamment celles de l'investisseur américain Carl Icahn, connu pour avoir obtenu la tête du directeur général de Yahoo!, Jerry Yang.

«Quelque 85% des créanciers du groupe ont participé à la consultation et près de 90% de ceux qui ont participé ont apporté leur soutien au programme de réorganisation», indique le communiqué de la direction.

Le groupe espère donc que le tribunal confirmera «rapidement» la restructuration, qui devrait lui permettre de «réduire son endettement total d'environ 10 milliards de dollars, de réduire nettement ses besoins en liquidités aux cours des trois prochaines années, d'améliorer ses ratios de capitalisation et d'accélérer son retour à la rentabilité».

Les documents légaux présentés au tribunal des faillites précise que les actifs de CIT Group s'élèvent à 71 milliards de dollars et son endettement à 65 milliards.

Les dirigeants de CIT avaient demandé aux créanciers du groupe d'approuver leur plan de restructuration ainsi qu'une offre d'échange de dette entre le 1er octobre et jeudi, afin de le soulager d'au moins 5,7 milliards de dollars d'obligations arrivant à maturité entre 2009 et 2012.

Dans son communiqué, le groupe précise que ces fonds, auxquels s'ajouteront les liquidités obtenues par les remboursements des prêts déjà accordés, lui permettront de répondre aux besoins de ses clients et à ses obligations pendant la procédure judiciaire.

«La décision de mettre en oeuvre notre programme de réorganisation permettra à CIT de continuer à fournir des financements à nos clients des petites et moyennes entreprises, deux secteurs qui restent vitaux pour l'économie américaine», a indiqué le PDG de CIT, Jeffrey Peek, cité dans le communiqué.

«Cette solution basée sur notre marché permet à CIT d'entamer le processus de réorganisation bien préparé et bien positionné pour ressortir rapidement « du régime des faillites», a-t-il ajouté.

Les difficultés du groupe se sont intensifiées en juillet, alors que devait expirer en août une tranche d'un milliard de dollars de sa dette obligataire, qu'il n'était pas en mesure de refinancer. CIT s'était vu refuser une nouvelle injection de fonds fédéraux par Washington, après avoir reçu 2,3 milliards en décembre.

CIT Group, dont l'action s'était effondrée de plus de 20% vendredi après le feu vert de M. Icahn ouvrant la voie à la faillite, ne sera plus coté à la bourse de New York à compter de lundi.