Les ministres des Finances de l'Union européenne ont appelé mercredi les États-Unis et d'autres pays à lier les primes des courtiers à leurs performances, et à brider «une culture du bonus excessivement risquée» qui met en danger l'ensemble du système financier.

Les ministres se sont mis d'accord pour demander aux pays du G20, qui se retrouveront les 24 et 25 septembre à Pittsburgh, aux États-Unis, de rejoindre l'Europe dans sa volonté de restreindre les primes. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a expliqué que les pays européens étaient «convaincus» de la nécessité de changer les règles en matière de primes.

Les hommes politiques doivent «envoyer le message clair que la vieille culture du bonus doit prendre fin», a déclaré de son côté le ministre suédois des Finances, Anders Borg, dont le pays assume actuellement la présidence de l'UE.

Il a précisé que l'Europe ne se contenterait pas de grandes déclarations de principe ou de recommandations, et qu'elle veut que les États-Unis prennent des mesures pour limiter les primes. «Il doit y avoir un changement clair des règles (...). Nous avons aussi besoin de voir des progrès de l'autre côté de l'Atlantique.»

Dans un document obtenu par l'Associated Press qui présente la position de l'UE pour une réunion prévue entre les ministres des Finances du G20 les 4 et 5 septembre, les Vingt-Sept soulignent que le monde a besoin d'une «mise en oeuvre stricte et uniforme» des règles édictées par les experts internationaux du Conseil de stabilité financière.

Les pays de l'UE estiment également que l'argent public versé aux banques ainsi que les bénéfices de ces dernières devraient être utilisés pour constituer des réserves permettant de faire face à des pertes potentielles plutôt que «d'augmenter les dividendes» ou les «rémunérations».

Le président français, Nicolas Sarkozy, a déclaré lundi à Berlin, au côté de la chancelière allemande Angela Merkel, que la France et l'Allemagne voulaient «mettre un terme au scandale des bonus» accordés aux opérateurs et en finir avec les «excès de la spéculation et de la finance qui ont conduit à la crise» actuelle.