L'un des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis a suggéré mardi au pouvoir législatif de donner à la banque centrale les moyens d'intervenir plus tôt pour prévenir les faillites d'institutions financières soumises à son autorité.

Daniel Tarullo, qui intervenait devant le comité bancaire du Sénat, a relevé que les conditions dans laquelle la Fed pouvait arrêter les activités d'une banque dont elle est chargée de la surveillance étaient «considérablement plus restrictives» que pour d'autres autorités de régulation bancaire. La banque centrale est chargée de superviser des centaines de banques dans le pays qui l'ont choisie comme autorité de régulation. Les autres sont sous la supervision soit d'une branche du département du Trésor, soit de l'agence fédérale de garantie des dépôts bancaires (FDIC).

M. Tarullo a souligné que son institution avait le droit d'intervenir «seulement pour des raisons liées à son capital». Tandis que les autres autorités pouvaient le faire dans «un ensemble de conditions non liées au capital, comme par exemple si l'institution financière en question est confrontée à des pressions sur ses liquidités qui ont des chances de la rendre incapable de faire face à ses obligations dans le cadre de son activité normale, ou si l'institution est d'une autre manière en danger».

«Le niveau de capital est un indicateur qui est en retard sur les difficultés financières, et une ou plusieurs autres mesures supplémentaires, peut-être basées sur la qualité des actifs, pourraient valoir d'être analysées ou examinées», a estimé le gouverneur.

Ces derniers mois, la Réserve fédérale s'est montrée très active dans sa surveillance des banques locales, enjoignant à plusieurs d'entre elles chaque semaine de prendre des mesures concrètes pour relever leur niveau de capital.

Depuis le début de l'année, 69 établissements de dépôt ont fait faillite aux États-Unis, contre 25 sur toute l'année 2008.