L'agence de notation Moody's a annoncé vendredi envisager d'abaisser les notes principales de la Californie en raison du très lourd endettement de cet Etat de la côte ouest américaine, qui est menacé de faillite.

Moody's a notamment placé sous surveillance, en vue d'un abaissement, les notations portant sur les obligations principales de Californie, notées actuellement A2.

L'agence a averti qu'elle envisageait une dégradation «de plusieurs crans» si la situation budgétaire ne s'améliore pas pour la Californie, l'Etat le plus riche et le plus peuplé des Etats-Unis, frappé de plein fouet par la crise économique, financière et immobilière.

Près de 72 milliards de dollars de dette obligataire sont concernés.

En prenant cette décision, Moody's emboîte le pas à l'une des autres grandes agences de notation, Standard and Poor's (S&P), qui a fait une annonce similaire mardi, s'inquiétant que la Californie n'adopte pas de nouvelles mesures pour combler 24 milliards de dollars de déficit budgétaire en 2010.

Ce déficit représente «plus de 20% du budget général de l'Etat», s'est alarmé Moody's dans un communiqué.

L'agence a rappelé les propos récents du Trésorier de Californie, qui a averti que l'Etat, sans nouvelles mesures budgétaires, serait dans l'incapacité d'honorer ses obligations financières à la mi-juillet.

Les analystes de Moody's ont en outre souligné, malgré cette prochaine échéance, «une inaction du Parlement à ce jour, et des solutions limitées à disposition de l'Etat».

Le budget californien constitue un casse-tête en période de crise: la structure de dépenses et de recettes de l'Etat est très vulnérable aux soubresauts de la croissance, alors que les augmentations d'impôts ne peuvent être décidées qu'à la majorité des deux tiers du Parlement.

Début juin, le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger avait rappelé que les recettes de la Californie avaient chuté de 27% par rapport à l'année dernière, et affirmé que «le jour du Jugement dernier» était proche.

Le gouverneur a encore martelé cette semaine son refus d'augmenter les impôts.