La justice de l'État de New York a cité à comparaître sept dirigeants de la banque d'affaires américaine Merrill Lynch, dans le cadre d'une enquête sur les primes versées juste avant son rachat par sa concurrente Bank of America (BAC).

C'est ce qu'affirme le Financial Times jeudi.Selon le quotidien financier, les sept personnes citées mercredi soir par le ministre de la Justice de New York, Andrew Cuomo, ont touché chacune des bonus de plus de 10 millions de dollars US en 2008, bien que l'établissement ait essuyé 27,6 milliards de pertes sur l'année.

Les rémunérations au sein de la banque d'affaires font l'objet depuis la fin de janvier d'une procédure judiciaire, après la révélation d'un versement par Merrill Lynch de 3,6 milliards de primes à ses employés juste avant sa fusion avec Bank of America le premier janvier.

Suite à l'acquisition, Bank of America s'est vue accorder une injection de 20 milliards par le Trésor américain.

Parmi les sept dirigeants figurent le patron de la banque d'affaires du groupe Andrea Orcel, et le chef des ventes mondiales de la banque, Thomas Montag. Le Wall Street Journal a révélé mercredi que ceux-ci ont respectivement touché 33,8 et 39,4 millions sur l'année.

Est également cité à comparaître l'ancien chef de la stratégie Peter Kraus, qui n'a travaillé que trois mois pour Merrill Lynch avant de rejoindre une autre société, poursuit le Financial Times, soulignant que ce dernier n'en a pas moins touché 29,4 millions en 2008.

La justice new-yorkaise «veut découvrir à quel moment (ces dirigeants) ont découvert le montant de leurs primes et qui les en a informés», explique le FT, citant des sources proches du dossier.

«L'ancien patron de Merrill, John Thain, et le PDG de Bank of America, Ken Lewis, ont déjà comparu. (Au début), Bank of America jetait l'entière responsabilité de ces primes sur M. Thain, mais les preuves apparues ces dernières semaines montrent que BofA était étroitement associée» à la détermination de ces rémunérations, ajoute le FT.

M. Thain, qui a été brutalement licencié une vingtaine de jours après la fusion, a assuré que Steele Alphin, chef des services administratifs de BofA, a donné son aval au versement anticipé des bonus aux employés de Merrill Lynch.

De son côté, le Wall Street Journal a affirmé jeudi que Bank of America a engagé mercredi soir une action en justice pour protéger la confidentialité des informations relatives à la politique de rémunération de Merrill.