Après la Caisse de dépôt et placement, c'était au tour de la Banque Nationale (T.NA) de faire le point sur l'impact de la crise des papiers commerciaux sur ses plus récents résultats financiers.

Cette fois, pour son premier trimestre de 2009, la Nationale a dû inscrire pour 190 millions de dollars en frais additionnels liés aux déboires du marché des PCAA.

 

Par conséquent, en dépit de la bonne tenue relative de ses affaires face à la récession, la Nationale voit son bénéfice net amputé de plus de plus de moitié pour le trimestre terminé le 31 janvier.

Il a atteint à peine 69 millions, en baisse marquée de 73% par rapport au montant de 255 millions pour le même trimestre en 2008, a annoncé la banque, hier, à la veille de son assemblée d'actionnaires qui a lieu aujourd'hui à Québec.

Du coup, le bénéfice net par action de la Nationale au premier trimestre s'en trouve atrophié à 36 cents, comparativement à 1,58$ un an plus tôt.

Pourtant, la crise du marché des PCAA, déclenchée en août 2007, est en voie de solution. Un plan de restructuration a été adopté le mois dernier par les principaux intervenants de ce marché, dont la Banque Nationale, la Caisse de dépôt et placement et le Mouvement Desjardins.

Mais cette sortie de crise des PCAA s'accompagne aussi d'une autre hausse significative du taux de dépréciation de leur valeur marchande.

Mercredi, la Caisse de dépôt avait annoncé une dépréciation rehaussée à 43% pour son portefeuille de 12,7 milliards en PCAA viciés.

Hier, la Banque Nationale lui a emboîté le pas en rehaussant de 32% à 40% le taux de dépréciation applicable à son portefeuille de 2,3 milliards en PCAA viciés.

Ce portefeuille provient surtout du rachat des PCAA parmi les ses particuliers investisseurs qui étaient clients de la Nationale lors du gel de ce marché de 32 milliards au Canada, en août 2007.

Mais depuis, la banque a dû inscrire à quelques reprises des frais spéciaux de restructuration. Au 31 janvier dernier, cette facture était rendue à 929 millions en ponctions à même les bénéfices.

Cela dit, en excluant l'impact des PCAA et d'autres éléments spéciaux, le bénéfice de la Nationale au premier trimestre de 2009 aurait atteint 253 millions. Il s'agit d'une hausse de 7% par rapport au montant comparable un an plus tôt.

D'ailleurs, deux des trois principaux secteurs d'activité de la banque ont amélioré leurs résultats durant ce premier trimestre, malgré la détérioration de la conjoncture économique.

Les activités de «Gestion de patrimoine» ont subi l'impact de la crise boursière sur la valeur des actifs gérés, ce qui a fait reculer le bénéfice sectoriel de 17% au premier trimestre de 2009.

Poussée en Bourse

En Bourse, les investisseurs ont fortement apprécié la continuité favorable des résultats d'exploitation de la Banque Nationale, malgré la mauvaise conjoncture.

De même que ceux annoncés par deux autres banques, la Royale et la CIBC, ce qui s'est traduit par une forte poussée boursière des titres bancaires.

À elles seules, les actions de la Nationale ont rebondi de 9%, à 37,69$, leur plus haut niveau depuis le début de décembre dernier.