Les travailleurs d'ABI se prononceront finalement lundi, en assemblée générale, sur la dernière offre de la direction - qui inclut un protocole de retour au travail - pour tenter de dénouer l'impasse qui persiste après 14 mois de lockout.

Les 1030 travailleurs, membres du syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, ont été mis en lockout le 11 janvier 2018, après leur rejet de l'offre... finale de l'employeur.

Lundi, la direction de l'Aluminerie de Bécancour a déposé une offre écrite, « pour mettre fin au conflit de travail », qui contient un protocole de retour au travail.

Ce dépôt survient alors que le ministre du Travail, Jean Boulet, se préparait à présenter aux deux parties une hypothèse de règlement. ABI avait déjà fait savoir qu'une hypothèse de règlement venant d'une tierce partie n'était pas la solution pour régler le conflit.

La direction d'ABI avait annulé des séances de négociation déjà prévues, en février, disant avoir besoin d'un temps de réflexion, devant le peu de progrès à la table. Après cette période de réflexion, elle est revenue lundi avec cette offre globale contenant un protocole de retour au travail.

Fait exceptionnel, la direction d'ABI a même diffusé un communiqué de presse, lundi, pour donner les détails de cette offre, incluant les augmentations de salaire proposées - une moyenne de 2,55 % par année et un contrat d'une durée de six ans.

Le syndicat des Métallos a donc fait savoir mardi qu'il soumettra bel et bien l'offre à ses membres, ainsi que le protocole de retour au travail qui y est joint, avec un vote au scrutin secret.

« Des concessions supplémentaires »

Mais déjà, au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, Clément Masse, président de la section locale 9700 du syndicat des Métallos, a affirmé que cette offre est pire que l'offre finale que ses membres avait rejetée, en décembre 2017 - un rejet qui avait mené au déclenchement du lockout en janvier 2018.

« Ça n'a rien à voir avec l'offre qu'ils nous ont faite au mois de décembre. C'est une offre qui implique de nombreuses concessions supplémentaires de l'offre finale », a-t-il signalé.

En fait, cette offre « ressemble beaucoup à ce qui était sur la table lorsque ABI a rompu les négociations à la mi-février », affirme le syndicat.

M. Masse n'a pas voulu dire publiquement s'il recommanderait l'offre à ses membres ou s'il resterait neutre. « On va présenter l'offre de l'employeur et je réserve mes positions pour l'assemblée, pour mes membres. Je ne ferai pas ça dans les médias avant de rencontrer mes membres. »

Interrogé à savoir s'il excluait la possibilité de déposer une contreproposition à la direction d'ABI, M. Masse a indiqué que ce sont ses membres qui en décideront. « Je n'exclus rien. On va parler à nos membres et on va décider en fonction de nos assemblées générales. »

Litige

Au départ, le litige portait sur deux points principaux : le régime de retraite et le respect du critère de l'ancienneté dans les mouvements de main-d'oeuvre.

ABI affirme, dans son communiqué de lundi, que son offre permettrait « à tous les employés présentement en lockout de revenir au travail » et qu'il n'y aurait aucune mise à pied. L'offre « inclut une réorganisation du travail qui respecte l'ancienneté », tout en assurant à l'aluminerie « la flexibilité » dont elle a besoin et en lui permettant d'améliorer la productivité. Le communiqué ne fait pas mention du régime de retraite.