Plusieurs centaines, voire peut-être plus de 1000 étudiants et stagiaires à l'emploi du gouvernement du Québec seront désormais syndiqués.

Ils seront intégrés à l'unité des fonctionnaires du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), un syndicat qui n'est affilié à aucune centrale syndicale.

Il est exceptionnel qu'après tant d'années à avoir une fonction publique syndiquée, les syndicats trouvent encore des employés à syndiquer.

« Effectivement, c'est plutôt rare. Mais, à partir du moment où l'employeur utilise ces gens-là sous de faux prétextes, en disant qu'ils font juste des "jobs" allégés... Alors que dans les faits, nous, on assimile ça à des "jobs" qui sont chez nous », a plaidé au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, mercredi, le président général du SFPQ, Christian Daigle.

Ces étudiants effectuent différentes tâches dans plusieurs ministères et organismes du gouvernement du Québec, comme la Régie des rentes, Services Québec, la Régie de l'assurance-maladie ; ils travaillent à l'aide sociale, par exemple, et l'été au ministère de l'Environnement et du Développement durable.

M. Daigle ignore encore le nombre exact d'étudiants et stagiaires qui pourront ainsi adhérer à son syndicat, puisque certains font des stages non rémunérés, par exemple, et qu'une seule personne peut parfois occuper plus d'un poste à différents moments. Tous ces cas devront être évalués selon la situation qui leur est propre.

Il évalue au minimum à plusieurs centaines ces nouveaux syndiqués, peut-être même 1000 ou 1200.

« C'est une excellente nouvelle. On vient d'éliminer beaucoup de surutilisation d'employés peu payés pour faire les mêmes tâches » que des syndiqués de la fonction publique, a soutenu M. Daigle.

Il note que certains d'entre eux sont rémunérés à 108 pour cent du salaire minimum. Ce salaire est actuellement de 10,75 $ l'heure ; il sera haussé à 11,25 $ le 1er mai.

« Quand ils étaient embauchés comme étudiants pour l'été seulement, ils avaient des tâches qui étaient plus du remplacement, des tâches allégées durant l'été, durant les vacances des autres. Mais en modifiant la directive sur les étudiants et en les faisant rentrer durant l'année scolaire aussi, et en les faisant rentrer 14 heures par semaine, on s'est rendu compte que le gouvernement leur donnait de plus en plus de tâches qui s'apparentaient à nos tâches à nous », a relaté M. Daigle.

Le syndicat des fonctionnaires a donc décidé de se battre pour les faire intégrer dans ses rangs.

« On se dit : "s'ils font les mêmes tâches, ils devraient avoir les mêmes salaires que nos gens aussi ». Pourquoi on ferait du « cheap labour » avec ces gens-là? Pourquoi on profiterait d'eux parce qu'ils sont des étudiants? », s'est exclamé M. Daigle.