Le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, se dit prêt maintenant à investir à nouveau à Montréal. Il a annoncé hier l'établissement du siège social de sa nouvelle entreprise Lune Rouge à la Maison Alcan, dont il est le propriétaire depuis 2016.

M. Laliberté était accompagné du ministre de la Culture et du maire de Montréal pour annoncer la signature de l'avis de classement de La Maison Alcan à titre d'immeuble patrimonial et du site du Complexe-de-la-Maison-Alcan en tant qu'aire protégée, après une année de réflexion et de consultation.

« Il y a quelques mois, il n'y avait pas de certitude », a-t-il confié aux invités réunis dans l'atrium de la Maison Alcan, lui aussi dorénavant classé.

Mais hier, la bonne entente régnait.

« Du point de vue du milieu des affaires, il y a tellement un désir de vous voir revenir investir en ville, a dit Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, en s'adressant directement à l'homme d'affaires. Guy Laliberté, le grand bâtisseur créatif du Québec qui se réinstalle à Montréal. Bravo. »

Les premières moutures du projet de conversion de la Maison Alcan avaient créé des remous en 2015. Il était question de démolir certains éléments au centre de l'ensemble pour y ériger une tour de 30 étages et de 120 mètres de haut. Une demande de classement avait rapidement été déposée pour protéger l'ensemble.

M. Laliberté avait déjà une mauvaise expérience comme promoteur, avec le projet mort-né en 2006 de casino et de salle de spectacles du Cirque du Soleil dans Pointe-Saint-Charles.

Pendant que la demande de classement de la Maison Alcan était à l'étude, le partenaire de la première heure, Yale, a quitté le projet. Au lieu du Cirque du Soleil, c'est M. Laliberté lui-même qui a acheté la propriété en 2016. Le promoteur et les pouvoirs publics se sont ensuite parlé pour arriver à une entente qui protège le patrimoine tout en donnant de la flexibilité au propriétaire.

Il est ainsi toujours possible d'ajouter des étages. « Si vous lisez la classification, on a le droit de construire des étages en hauteur. On a des droits aériens qui font partie de la classification », a expliqué M. Laliberté, en mêlée de presse.

Les défenseurs du patrimoine Phyllis Lambert et Dinu Bumbaru étaient présents à l'événement pour appuyer le classement.

Lune Rouge compte 150 employés. M. Laliberté n'a pas voulu commenter les projets de la société. «On vient juste de s'entendre. L'entente peut permettre à un promoteur, à un créateur d'avoir un avenir. Maintenant, nous autres, à Lune Rouge, nous allons travailler et nous allons vous revenir un moment donné avec ce qu'il va y avoir. »