Le comité d'urgence de la Côte-Nord réclame une aide financière « immédiate » de 20 à 25 millions pour venir à la rescousse d'une quarantaine d'entreprises dont la situation financière est sérieusement hypothéquée en raison des difficultés du Plan Nord, a appris La Presse.

Cette demande sera présentée aujourd'hui, à Québec, au ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, qui est également responsable de la Côte-Nord. C'est la mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, qui portera le dossier au nom du comité d'urgence.

M. Brouillette fait valoir qu'au cours de la dernière année, un millier d'emplois « dans le manufacturier, le commercial et la construction » ont été éliminés sur la Côte-Nord, faute de contrats et en raison, principalement, de la baisse prononcée des prix des matières premières. Encore tout récemment, le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, constatait que « tout le monde est à la recherche d'économies pour garder la tête hors de l'eau, que ce soit la Compagnie minière IOC ou ArcelorMittal ». 

Marc Brouillette, de son côté, se désole de voir autant de travailleurs quitter la région parce qu'ils se sont retrouvés au chômage. « Cela s'est traduit, dit-il, par une baisse marquée du nombre d'élèves dans nos écoles. On parle de 150 à 200 élèves de moins depuis un an. C'est sérieux. » 

BESOIN D'OXYGÈNE

« Voilà pourquoi on estime que le gouvernement doit agir rapidement en versant aux entreprises en difficulté financière une aide d'urgence, plaide M. Brouillette. Ça pourrait prendre la forme de garanties de prêt, par exemple. » Le président de la Chambre de commerce se défend de vouloir « aller à la pêche » en tendant une ligne au ministre Arcand. 

« On a fait nos devoirs, précise-t-il. Il faut donner de l'oxygène aux entreprises en difficulté pour leur permettre de passer au travers et de faire patienter leurs banquiers. » 

Chose certaine, à Sept-Îles et à Port-Cartier, les acteurs socioéconomiques s'impatientent, constate Marc Brouillette. « L'aide financière d'urgence demeure un dossier prioritaire, dit-il. Mais ça ne doit pas se limiter à cela. Le gouvernement pourrait également devancer certains travaux (au chantier hydroélectrique) La Romaine, par exemple, pour faire travailler nos entreprises et nos travailleurs. » 

Au cabinet du ministre des Ressources naturelles, l'attachée de presse Véronique Normandin confirme que la demande a été acheminée à Pierre Arcand. « Le ministre est très à l'écoute quand on lui soumet des dossiers avec la mention urgent », a-t-elle assuré.