Le Club Med garde toujours actif son projet de village-vacances au Massif de Charlevoix en dépit des délais pour conclure une entente.

Le 21 juillet, l'entreprise a inscrit son PDG Henri Giscard d'Estaing au Registre des lobbyistes du Québec, de même que Carolyne Doyon, vice-présidente du Club au Canada.

On savait qu'une rencontre avait eu lieu en septembre 2014 entre la haute direction du Club Med, celle du Massif et le premier ministre du Québec Philippe Couillard.

On apprend maintenant que M. Giscard d'Estaing a rencontré le ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, le 6 mars dernier dans les locaux de la Délégation générale du Québec à Paris. Le promoteur souhaitait une orientation favorable au projet de Club Med à Petite-Rivière-Saint-François.

Le ministre Daoust est aussi le ministre responsable d'Investissement Québec, deuxième actionnaire du Groupe Le Massif.

«Nous sommes toujours en train d'étudier la faisabilité du projet», s'est contenté de répondre Julien Laurent, responsable des relations de presse au Club Med Canada, aux questions de La Presse Affaires, qui n'a obtenu aucun commentaire d'Investissement Québec ni du cabinet du ministre Daoust. Ce dernier indique qu'aucune demande d'aide financière n'a été formulée par le Club Med.

En vacances, le président du Groupe Le Massif, Claude Choquette, n'a pas pu répondre à nos questions.

En mai, le président du conseil du Groupe Le Massif, Daniel Gauthier, avait accordé une entrevue au collègue Jean-Philippe Décarie au sortir d'une épuisante journée de discussions avec les gens du Club Med, des négociations qui se poursuivent depuis trois ans avec le groupe d'origine française, propriété de la chinoise Fosun depuis avril.

Le nouvel acquéreur a d'ailleurs avalisé la stratégie de croissance tous azimuts du Club Med en montagne, a rapporté en juin le quotidien économique français Les Échos. «Le Club mène de front une dizaine de projets dans le monde», a écrit la publication d'affaires. Le PDG Giscard d'Estaing y était cité quant au projet d'ouvrir un village par année à la montagne à partir de 2017.

L'article nommait même le projet de village au Massif de Charlevoix comme exemple des projets nord-américains du Club Med. «Il planche aussi sur son retour dans les montagnes des États-Unis», a toutefois ajouté l'article.

S'ouvrir à une clientèle internationale

De son côté, le Massif compte plus que jamais sur le Club Med pour réussir sa stratégie de faire de la montagne charlevoisienne une station touristique de calibre international.

«Dès qu'on a le Club Med, on s'ouvre à une clientèle internationale. C'est une très grosse machine de vente et de marketing. Du jour au lendemain, Petite-Rivière-Saint-François devient connue par des millions de touristes», a expliqué Daniel Gauthier à un journaliste de Gesca en septembre 2014.

Avec son nouveau propriétaire, le Club Med redouble d'efforts auprès de la clientèle asiatique. Fosun est notamment premier actionnaire d'un réseau d'agences de voyages chinoises en croissance.

Selon les plans présentés à la municipalité régionale de comté de Charlevoix en novembre 2014, le Club y construirait un hôtel de 300 chambres dans un bâtiment de 35 000 mètres carrés répartis sur 6 ou 7 étages. L'investissement dépasserait les 100 millions et créerait 350 emplois.

Il s'agirait du premier village Club Med au Canada.