Les propriétaires de logements locatifs devront s'y faire. Leurs locataires auront de plus en plus les cheveux blancs. Ils seraient bien avisés d'adapter leurs logements à cette réalité implacable, leur a-t-on suggéré lors d'un récent colloque sur l'immobilier locatif.

La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec a tenu mercredi la deuxième édition de son événement Immo 2015, au Centre Mont-Royal, au centre-ville de Montréal. La rencontre informe les propriétaires sur les grandes tendances pouvant influencer leur industrie.

Au cours des cinq prochaines années, Montréal sera témoin d'une forte croissance des ménages locataires dans la tranche des 55 à 74 ans, a prévenu David L'Heureux, analyste principal de marché de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, qui était conférencier à l'événement.

Ceux-ci disposent de revenus moyens de 39 000 $, mais la moitié d'entre eux touchent moins de 30 000 $ par année. Les 55 à 74 ans vivent seuls dans 60 % des cas.

À compter de 2025, les baby-boomers continuant de prendre de l'âge, ce sera au tour de la cohorte des 75 ans et plus d'exploser. La proportion de gens vivant seuls est de 70 % au sein de ce groupe d'âge.

Ascenseur

Ces deux tendances lourdes ont déjà commencé à faire sentir leurs effets sur le marché de la location. Sophie Boutin, présidente de PJL Management consultants qui gère des immeubles de toutes tailles, constate que dans ses immeubles démunis d'ascenseur, les logements situés au troisième étage se louent plus difficilement.

Mme Boutin participait à un panel sur les stratégies de location à adopter dans un marché en mutation, organisé dans le cadre du même événement.

Jean-François Bigras, propriétaire de plus de 350 logements, principalement à Longueuil, envisage de faire installer dans ses salles de bains des barres d'appui pour faciliter la vie à la clientèle plus âgée.

Un autre panéliste, Jacques Lépine, président fondateur du Club d'investisseurs immobiliers du Québec, invite les petits propriétaires à considérer la subdivision de leurs unités de trois chambres à coucher et plus en deux logements de plus petite taille afin de mieux répondre à la demande des locataires vivant seuls.

Le taux d'inoccupation des logements locatifs dans la région montréalaise a atteint 3,4 % en octobre dernier, son plus haut niveau depuis la fin des années 90. Le taux devrait se stabiliser en 2015, selon la SCHL, en raison d'une demande de logements qui devrait être plus soutenue que l'an dernier.