Dur coup pour l'est de Montréal. La multinationale américaine Energizer a annoncé hier la fermeture graduelle, à partir de 2015, de son usine de la rue Notre-Dame, qui fabrique des produits d'hygiène féminine Stayfree, Carefree et o.b. Quelque 430 personnes perdront leur emploi.

Les premiers licenciements auront lieu dans un an et s'échelonneront jusqu'à la fermeture définitive des installations, en 2017. La production sera transférée à l'usine d'Energizer au Delaware.

«On ne s'attendait pas du tout à ça. Une autre usine qui ferme, c'est inquiétant pour l'est de Montréal», a confié Alain Bernaquez, représentant du syndicat Unifor.

«Ce fut une décision difficile mais nécessaire pour maintenir la position de l'entreprise dans un secteur hautement compétitif», a déclaré le président et chef de l'exploitation de la division de soins personnels d'Energizer, David Hatfield, par voie de communiqué. Il a assuré que l'entreprise allait offrir «tout le soutien et les ressources nécessaires» pour aider les travailleurs à se replacer.

Les installations montréalaises, inaugurées en 1947, appartiennent à Energizer depuis l'automne dernier, alors que l'entreprise a acquis une division de Johnson&Johnson pour 185 millions US.

Le nombre de salariés de l'usine a diminué ces dernières années. En 2006, on y recensait 750 travailleurs.

La fermeture s'inscrit dans le cadre d'un plan de restructuration dévoilé par la direction d'Energizer à la fin de 2012 et élargi en janvier. Il doit se traduire par des économies annuelles de 300 millions US.

Jusqu'ici, pas moins de 1500 postes ont été supprimés. Deux usines de piles ont été fermées: une au Missouri, où travaillaient 300 personnes, et une autre au Vermont, qui employait 165 personnes. Une usine d'emballage de piles a aussi cessé ses activités en Malaisie.

Au cours de son dernier exercice complet, qui a pris fin le 30 septembre 2013, les revenus de la division des soins personnels d'Energizer ont atteint 2,5 milliards US, en baisse de 1,2%. Le bénéfice d'exploitation s'est chiffré à 475 millions US, en hausse de 1,0%.

Après avoir fait sa marque comme fabricant de piles, Energizer s'est diversifiée dans le secteur des produits personnels. En 2003, le groupe a acquis les marques de rasoir Schick et Wilkinson Sword auprès de Pfizer. En 2007, Energizer a mis la main sur le fabricant de produits d'hygiène féminine Playtex pour 1,9 milliard US, ce qui comprenait les crèmes solaires Hawaiian Tropic et Banana Boat ainsi que les serviettes humides Wet Ones.

En avril, Energizer a fait part de son intention d'inscrire séparément en Bourse, en 2015, ses deux principales divisions, celle des soins personnels et celle des piles.

L'annonce d'Energizer s'ajoute à plusieurs autres fermetures d'usines qui ont retenu l'attention au Canada au cours des dernières années: Electrolux à L'Assomption (1300 emplois), Heinz en Ontario (740 emplois), Caterpillar en Ontario (450 emplois), Old Dutch à Montréal (200 emplois) et Mabe à Montréal (735 emplois).