Quoi faire pour l'économie sociale, qui représente 8% de l'économie du Québec? C'est la moitié du secteur manufacturier, précise l'économiste Simon Prévost, candidat du PQ. Qu'est-ce que l'économie sociale? Il s'agit d'entreprises collectives, avec une gouvernance démocratique et une mission socio-économique, selon la professeure Marguerite Mendell. «Ces entreprises collectives oeuvrent dans une diversité de secteurs, que ce soit dans les services, les télécoms ou le manufacturier», dit la professeure qui dirige l'équipe de recherche sur l'économie sociale de l'Université Concordia. Après l'adoption d'une loi-cadre l'automne dernier, le milieu de l'économie sociale a des attentes à l'égard du prochain gouvernement. Dans le cadre de notre série sur les enjeux économiques de la campagne électorale, La Presse compare les propositions des partis en matière d'économie sociale.

Parti québécois

1- Mettre en oeuvre un nouveau plan d'action en économie sociale, qui inclut notamment un congé d'impôt pour les fiducies et le développement des territoires et des régions

2- Arrimer l'économie sociale à la politique nationale de la ruralité (enveloppe de 470 millions entre 2014 et 2024)

«L'économie sociale représente 8% du PIB. C'est fondamental. C'est la moitié du secteur manufacturier, mais on n'en parle jamais. Nous, on en parle et on a un plan de match», dit l'économiste Simon Prévost, candidat du PQ.

Parti libéral

1- Soutien accru d'Investissement Québec pour la création de coopératives de travailleurs

2- Mettre en oeuvre la Loi sur l'économie sociale adoptée à l'unanimité l'automne dernier à l'Assemblée nationale

«Cette nouvelle loi est une bonne chose. Il y a notamment de la place pour la croissance de l'économie sociale dans deux domaines: en santé, entre autres l'aide aux aînés, et en francisation et intégration des immigrants. Dans ces domaines, on voit souvent des organismes communautaires faire de grandes choses avec des budgets minimes», dit l'économiste Carlos Leitao, candidat du PLQ.

Coalition avenir Québec

1- Pas d'annonce spécifique pour l'économie, mais un engagement à ce que les réductions de dépenses envisagées par la CAQ ne touchent pas les programmes d'économie sociale

«Il y a des efforts budgétaires qui devront être faits au gouvernement, mais pas du côté des programmes d'économie sociale, qui touche tellement de secteurs. Dans ma circonscription de Lévis, je suis particulièrement fier d'un programme de livraison de repas à domicile pour les personnes âgées», dit Christian Dubé, candidat de la CAQ et ancien haut dirigeant chez Cascades.

2- Continuer d'élaborer le Plan d'action en économie sociale qui doit être annoncé en 2014

Québec solidaire

1- Augmenter le soutien à l'économie sociale, notamment par le biais d'Investissement Québec

«C'est un secteur de l'économie qui est très important à développer», dit Sébastien Bouchard, candidat de Québec solidaire et chercheur à la Fédération des syndicats de l'enseignement

2- Créer des fonds de diversification économique pour les régions ressources comme la Côte-Nord, l'Abitibi et le Saguenay-Lac-Saint-Jean (200 millions de dollars par région ressource)

«Ces fonds assureront une diversification de l'économie», dit Sébastien Bouchard.

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L'AVIS D'UNE EXPERTE

«La loi-cadre sur l'économie sociale adoptée en octobre dernier contient des engagements très précis qui sont attendus avec beaucoup d'impatience. Le plus important, c'est de reconnaître l'économie sociale comme une composante incontournable de l'économie et du bien-être des Québécois, en particulier dans les régions ressources. Investissement Québec peut jouer un rôle plus important. Les organismes d'économie sociale doivent pouvoir bénéficier des mêmes mesures fiscales que le secteur privé. Les politiques gouvernementales d'achat du gouvernement doivent aussi favoriser les organismes d'économie sociale au même titre que les entreprises privées.»

- Marguerite Mendell, directrice de l'équipe de recherche sur l'économie sociale de l'Université Concordia