L'action de SNC-Lavalin (TSX:SNC) a cédé plus de 4,5% à la Bourse de Toronto, mercredi, une journée après que la firme de génie eut révisé à la baisse ses prévisions pour l'exercice 2013.

À la clôture des marchés, l'action se transigeait à 42,13 $, en recul de 2 $, ou 4,53%.

La veille, l'entreprise établie à Montréal avait indiqué que son bénéfice devrait osciller entre 10 millions $ et 50 millions $ pour l'exercice 2013, un montant bien en deçà des prévisions de 220 millions $ à 235 millions $.

SNC-Lavalin avait justifié cette révision à la baisse par des contrats non rentables ainsi que par sa réorganisation européenne, qui devrait engendrer des frais supplémentaires d'environ 75 millions $.

Selon Thomson Reuters, les analystes s'attendaient en moyenne à des profits de 226,8 millions $ pour l'exercice 2013.

Le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Robert Card, s'était brièvement expliqué, mardi soir, par voir de communiqué.

«Certains contrats du passé à prix forfaitaire conclus entre 2010 et 2012, combinés au fléchissement qui sévit dans le secteur minier, continuent malheureusement de nuire à notre rendement en 2013», avait-il souligné.

«Désormais, nous nous emploierons à remporter et à réaliser des projets à marge élevée et à mettre en place des mesures visant à ramener nos frais de vente, généraux et administratifs au moins au niveau des années passées, en vue de mieux positionner SNC-Lavalin sur la voie de la croissance.»

L'entreprise dit avoir enregistré au troisième trimestre des révisions défavorables des prévisions de coûts pour certains contrats du passé à prix forfaitaire non rentables en Afrique du Nord ainsi que dans les milieux hospitaliers et le secteur routier.

Toutefois, la firme de génie s'attend à ce que ces révisions, qui touchent principalement des projets se trouvant déjà en situation de perte, soient «des événements ponctuels et qu'elles ne devraient donc plus nuire à sa rentabilité».

Selon certains analystes, cette révision, qui n'est pas une surprise, ne devrait pas affecter SNC-Lavalin à plus long terme.

«Les projets les plus difficiles ne devraient pas avoir d'impact en 2014», a notamment souligné Maxim Sytchev, de Dundee Capital Markets.

Ce dernier a ajouté que l'équipe de direction de SNC-Lavalin est maintenant plus solide qu'il y a 20 mois, lorsque des problèmes d'éthique avaient provoqué le départ de plusieurs dirigeants.

Sara O'Brien, de RBC Marchés des capitaux, semble également confiante pour l'avenir à long terme de SNC-Lavalin. Selon elle, l'impact négatif de certains projets cités par l'entreprise ne devrait pas influencer négativement ses résultats de l'exercice financier 2014.

Toutefois, l'entreprise pourrait avoir un peu plus de difficulté à avoir accès à du crédit.

«Les investisseurs ainsi que les agences de crédit pourraient attendre de la stabilité (chez SNC-Lavalin) pour se sentir plus à l'aise», écrit Mme O'Brien, dans une note.

De son côté, Pierre Lacroix, de Desjardins marché des capitaux, s'attend à ce que l'action de l'entreprise soit sous pression à court terme, tout en formulant une recommandation.

«Nous croyons que les actionnaires devraient se concentrer sur le long terme, soit au-delà de 2014, notamment puisque l'équipe de direction poursuit un nouveau plan stratégique», souligne-t-il.

La firme montréalaise doit dévoiler ses résultats financiers du troisième trimestre le 1er novembre.