L'incubateur technologique montréalais TandemLaunch, spécialisé dans l'électronique grand public, vient de recevoir de la Banque de développement du Canada (BDC) la promesse d'un investissement maximal de 5 millions de dollars pour créer de nouvelles entreprises.

Au total, ce sont 15 millions que croit pouvoir récolter TandemLaunch dans une ronde de financement encore en cours. En plus des 5 millions de la BDC, le fonds en a déjà récolté autant auprès d'investisseurs privés et estime pouvoir amasser rapidement le tiers manquant.

Fondée il y a trois ans, TandemLaunch se définit simplement comme un créateur d'entreprises en démarrage.

«Nous agissons comme entremetteur entre, d'un côté, les chercheurs d'environ 600 universités dans le monde et, de l'autre, les grands noms de l'électronique comme Samsung ou Sony», résume son PDG, Helge Seetzen.

L'une des entreprises fondées par le biais de TandemLaunch est MixGenius.

«Nos partenaires commerciaux dans le domaine nous ont fait part d'une grande tendance qu'ils entrevoyaient, explique M. Seetzen. Dans le domaine musical, il y a trois étapes: l'enregistrement, la production et la distribution. La première et la dernière ont été démocratisées, mais c'est encore le fouillis dans la production.»

Pour obtenir un son de qualité, il faut encore faire appel à des professionnels dispendieux, résume-t-il. C'est le problème que promet de régler le logiciel de MixGenius.

Des créateurs provenant de partout dans le monde

La plupart des entreprises mises sur pied par TandemLaunch le sont à partir d'inventions réalisées dans des universités étrangères. Les créateurs sont rapatriés à Montréal. Dans le cas de MixGenius, un étudiant au doctorat qui a travaillé à la découverte en compagnie de son professeur de l'Université de Londres, au Royaume-Uni, est déménagé pour servir de directeur technologique à l'entreprise.

Une autre des entreprises prometteuses de TandemLaunch, MiraMetrix, dont la technologie suit les yeux d'un utilisateur qui regarde un écran, est, quant à elle, née d'une invention issue de l'Université de la Colombie-Britannique.

«Notre avantage par rapport à d'autres accélérateurs est d'être spécialisés dans un seul domaine, celui de l'électronique grand public, fait valoir M. Seetzen. C'est plus facile de bien s'y connaître et de développer notre réseau. Et comme nous ne servons pas qu'une université, je peux aller voir Samsung et lui dire: «Voilà ce qui se fait de mieux dans le monde», plutôt que «Voilà ce qui se fait de mieux dans notre université.»

Les règles de la BDC limitant sa participation au tiers du financement, seule une partie de la somme promise a été versée jusqu'à maintenant. Le reste suivra au prorata des nouveaux investissements privés attendus par l'entreprise.