À deux jours de vacances de la construction, la visite obligatoire du bâtiment Hélène-de-Champlain exigée par la Société du parc Jean-Drapeau n'a attiré qu'un seul soumissionnaire potentiel, selon nos informations.

La Société a tenté hier d'expliquer pourquoi elle avait lancé son appel de proposition public en plein été.  «Nous voulons que l'exploitant puisse occuper les lieux aussitôt que les travaux seront terminés », a expliqué son porte-parole François Cartier.

Les travaux, budgétés à 16 millions, sont censés se terminer à la fin de la présente année.

L'appel de proposition a été annoncé dans les journaux le 12 juin. Les soumissionnaires ont jusqu'au 16 août pour faire une offre.

L'appel comportait une visite obligatoire des lieux le jeudi 18 juillet à 14 heures, soit à moins de 48 heures du début des vacances de la construction, une période l'année où bien des gens ont les pieds dans l'eau et la tête ailleurs qu'au bureau.

«On a retenu cette date parce qu'en raison, justement, des vacances de la construction, les travailleurs sont à sécuriser le chantier, ce qui en facilite la visite », a mentionné M. Cartier.

Une seule personne se serait pointée au rendez-vous hier.  François Cartier ne pouvait confirmer l'information ni identifier le visiteur en question.  Il a toutefois indiqué que des visites additionnelles du site pouvaient être demandées entre 12 et le 16 août.

Depuis que la Société du parc Jean-Drapeau a récupéré l'immeuble de prestige après décembre 2009, elle tombe de Charybde en Scylla. Les coûts ont explosé passant de 7 à 16 millions. Son partenaire qui devait allonger 4 millions, le groupe Robert Gagnon, a plié bagage en mars 2012 à la suite de dépassements de coûts liés, entre autres, à la présence d'amiante.

Un an plus tard, le vérificateur général Jacques Bergeron, qui a enquêté sur la Société,  concluait que la gestion des travaux de rénovation du restaurant avait été catastrophique. Entre-temps, le DG Christian Ouellet a été licencié en avril 2012. Son successeur Daniel Blier arrive en poste en septembre 2012 a congédié la majorité des membres de la haute direction en janvier.

Construit en 1937, le bâtiment patrimonial a connu son heure de gloire à l'Expo 67. L'animateur Pierre Marcotte y a tenu un restaurant de 1983 à 2009. Il a remis les clés en raison de frais de chauffage exorbitants et de nécessaires travaux de rénovation, hors de prix.