Investissement Québec devra investir 100 millions de dollars dans le projet d'expansion de l'Aluminerie Alouette, à Sept-Îles, pour conserver sa part actuelle du capital-actions de l'entreprise.

Étant donné l'ampleur des sommes en jeu, la société d'État a diminué sa participation en vendant la moitié de ses actions à un autre actionnaire, le holding japonais Marubeni. La part d'investissement Québec est ainsi passée de 13,33% à 6,67%, tandis que celle de Marubeni a augmenté de 6,67% à 13,33%.

«Nous avons vendu pour pouvoir rester actionnaires et investir dans la phase 3, ce qui exige beaucoup d'argent», a précisé Chantal Corbeil, porte-parole d'Investissement Québec.

L'expansion d'Alouette coûtera 1,6 milliard, une facture que se partageront les cinq actionnaires de l'entreprise, soit Rio Tinto Alcan (40%), Austria Metall (20%) Hydro Aluminum de Norvège (20%), Marubeni (13, 33%) et Investissement Québec. Même diminuée à 6,67%, la part d'Investissement Québec signifie un investissement de quelque 100 millions.

La Société générale de financement (SGF), maintenant fusionnée avec Investissement Québec, a joué un rôle de premier plan dans la formation du consortium international qui a donné naissance à Alouette en 1992. Son investissement initial s'est apprécié considérablement avec le temps, si bien que la vente de la moitié de sa participation rapporte aujourd'hui 186 millions, soit un gain net de 100 millions pour Investissement Québec.

Ce profit n'a pas servi à embellir les résultats du dernier exercice d'Investissement Québec, puisque la transaction a été conclue quelques jours après la fin du dernier exercice financier. Ce sera pour l'an prochain.

L'exercice qui a pris fin le 31 mars dernier a toutefois bénéficié de la cession d'une autre des participations d'Investissement Québec. La société d'État a vendu sa part du projet de mine de diamant Renard à son actionnaire principal, Stornoway. Cette transaction a généré un gain de 78 millions, soit plus que le profit net de l'exercice, qui s'est établi à 55 millions.

Ce profit de 55 millions correspond à un rendement de 2,44% pour l'exercice. C'est inférieur à la barre des 4% qui représente le coût des emprunts du gouvernement et qui est l'objectif à atteindre pour Investissement Québec.

Pour 2011, l'année de la fusion entre la SGF et Investissement Québec, le président et chef de la direction de la nouvelle entité, Jacques Daoust, s'était fixé un objectif de rendement plus modeste, à 2%.

L'exercice s'est soldé par des pertes de 127 millions sur les placements en portefeuille. Il n'a pas été possible savoir dans quelles entreprises ces pertes ont été constatées. «C'est principalement dans le secteur des ressources naturelles et dans celui des technologies», s'est contenté de dire la porte-parole d'Investissement Québec.

Le grand patron d'Investissement Québec a reçu une rémunération de 402 693$ pour l'exercice, dont un salaire de base de 375 000$. À sa dernière année à la tête de la SGF, le salaire de base de son prédécesseur, Pierre Shedleur, avait été de 344 215$.