Les revenus des stations de ski stagnent, mais pas leurs dépenses. Le coût de l'électricité qui sert à activer les canons à neige, par exemple, augmente de 8% par année.

Une station de ski est un client assez particulier pour Hydro-Québec. Il a des besoins saisonniers, en hiver, période de l'année où la société d'État impose une surprime parce que son réseau est très sollicité.

C'est aussi un client qui a des besoins variés, pour l'éclairage des pistes, le chauffage ou la fabrication de neige. Il est donc assujetti à quatre tarifs différents, selon que l'électricité sert au chalet, aux remontées mécaniques ou aux canons à neige.

À mesure que les stations ouvraient de nouveaux versants de leurs montagnes, le nombre de compteurs s'est multiplié. Pour Hydro-Québec, c'est plus simple et moins coûteux d'ajouter un compteur de l'autre côté de la montagne que de relier les deux versants avec fils et poteaux. Résultat, certaines stations de ski ont 20, 30 et jusqu'à 40 compteurs électriques!

Jusqu'en 1996, les stations de ski bénéficiaient d'un tarif préférentiel pour la fabrication de neige. Ce tarif a été aboli par Hydro-Québec et la facture des bénéficiaires est depuis soumise à un rattrapage vers le tarif normal de la petite et moyenne entreprise, ce qui explique la hausse de 8% par année d'une partie de la facture des stations de ski.

Coûteux enneigement artificiel

Même avant la saison catastrophique qui vient de se terminer, la capacité d'enneigement artificiel des principales stations était nettement insuffisante, selon le porte-parole de l'industrie, Claude Péloquin. «On a un retard important à combler et il faudrait doubler la capacité d'enneigement», estime-t-il.

Faire de la neige coûte de plus en plus cher. L'industrie estime que le coût moyen de l'électricité utilisée à cette fin est de 14 cents le kilowattheure. Dans deux ans, à la fin de la période de rattrapage, les stations paieront de 16 à 25 cents le kilowattheure pour fabriquer ce qui porte de mieux en mieux son surnom d'or blanc.

C'est un coût prohibitif pour la plupart des stations de ski du Québec, qui sont jalouses du tarif consenti aux alumineries, soit 4 cents le kilowattheure. Même leurs concurrents du Vermont, où Hydro exporte son électricité à un prix de gros de 5 cents le kilowattheure, bénéficient de meilleurs tarifs!

REVENUS ANNUELS : 258,6 millions

REVENUS HIVERNAUX : 217,8 millions

INVESTISSEMENTS TOTAUX : 38 millions

DE MOINS EN MOINS DE STATIONS

1984 : 116

2001 : 83

2012 : 74

Source : Association des stations de ski du Québec