La valeur des équipes de la LNH continue d'augmenter. Le Canadien de Montréal est toujours l'une des équipes les plus riches du circuit Bettman - troisième pour la valeur (445 millions US), deuxième pour les profits (47,7 millions US). Mais tout n'est pas nécessairement rose au royaume de Gary Bettman.

> Valeur et profits des équipes de la LNH (tableau)

Selon l'étude annuelle du magazine Forbes sur les finances de la LNH, 18 des 30 équipes du circuit Bettman perdent de l'argent. Sans les Maple Leafs de Toronto et le Tricolore, les 28 autres équipes de la LNH seraient collectivement dans le rouge. La saison dernière, les 30 équipes de la LNH ont généré des profits totaux de 126,5 millions US (tous les chiffres sont en dollars américains), incluant 81,8 millions pour les Maple Leafs et 47,7 millions pour le Canadien.

S'il a une situation financière enviable, le Canadien a vu ses profits diminuer de 10,2% la saison dernière en raison de son élimination en première ronde des séries contre Boston. La saison dernière, le Tricolore a généré des profits de 47,7 millions sur des revenus de 165 millions, soit une marge de profit de 28,9%. Quand les prouesses du gardien de but Jaroslav Halak ont mené l'équipe au carré d'as (troisième ronde) des séries éliminatoires il y a deux ans, le Tricolore avait généré des profits de 53,1 millions sur des revenus de 163 millions, soit une marge de profit de 32,6%.

Plafond salarial trop élevé

Les 30 équipes de la LNH ont vu leurs profits diminuer de 21% depuis un an. Par surcroît, l'écart entre les équipes riches et le reste du peloton s'agrandit. «Les affaires vont bien, mais le principal problème, c'est le plafond salarial qui est trop élevé pour la plupart des équipes. Le plafond salarial est calculé selon l'ensemble des revenus de la Ligue, mais les équipes les moins riches ne sont pas capables de suivre et génèrent des pertes», dit Michael Ozanian, éditeur exécutif de Forbes, en entrevue à La Presse Affaires.

Suivez Vincent Brousseau-Pouliot sur Twitter

Cette saison, la dernière de la convention collective signée après le lock-out de 2004-2005, les joueurs reçoivent en salaires 57% des revenus de la LNH. La NBA consacre désormais 50% de ses revenus aux joueurs, la NFL, entre 47% et 48%, le baseball majeur, 54%. «La LNH devrait suivre l'exemple de la NBA (qui vient de s'entendre avec les joueurs au terme d'un lock-out), dit Michael Ozanian. Les joueurs ont le sentiment d'avoir déjà fait la concession d'un plafond salarial au cours de la dernière négociation, sauf que les problèmes de la LNH sont réels. Plusieurs équipes comme les Sabres, les Stars et les Thrashers ont été vendues à bas prix.»

La saison dernière, les six équipes canadiennes (Winnipeg n'était pas dans la LNH) ont généré des profits de 174,2 millions, comparativement à un déficit total de 47,7 millions pour les 24 équipes américaines. Les Coyotes de Phoenix (-24,4 millions), les Blue Jackets de Columbus (-13,7 millions) et les Islanders de New York (-8,1 millions) sont les trois équipes qui ont perdu le plus d'argent. «Il y des écarts importants de revenus en raison de la popularité du hockey qui diffère aux quatre coins de la Ligue», dit l'économiste Patrick Rishe, professeur à l'Université Webster à SaintLouis.

En 2005-2006, la première saison après le lock-out, seulement huit des 30 équipes de la LNH perdaient de l'argent selon Forbes. Ce nombre a augmenté à 15 équipes la saison suivante avant de redescendre à 12 équipes en 2007-2008. Depuis trois ans, le nombre d'équipes déficitaires augmente à raison de deux par année. Sans leur victoire en finale de la Coupe Stanley, les Bruins de Boston auraient perdu de l'argent la saison dernière. Les Bruins ont généré de maigres profits de 2,7 millions, tandis que leurs adversaires en finale, les Canucks de Vancouver, ont généré des profits de 23,5 millions et ont vu leur valeur augmenter de 15%.

Évalués à 134 millions, les Coyotes de Phoenix sont l'équipe la moins riche de la LNH selon Forbes. Une équipe de la LNH vaut en moyenne 240 millions de dollars, soit une hausse annuelle de 5%. Les 30 équipes de la LNH ont généré des profits de 126,5 millions (moyenne de 4,2 millions par équipe) sur des revenus de 3,09 milliards (moyenne de 103 millions par équipe). À titre de comparaison, la NFL génère des revenus de 8,3 milliards par saison, le baseball majeur 6,1 milliards et la NBA 3,8 milliards.

Le Canadien de Montréal et la LNH ne reconnaissent pas la validité des chiffres de Forbes, qui n'a pas accès à leurs états financiers. Forbes se fonde notamment sur des informations d'institutions financières. Quand il est possible de les vérifier, les chiffres de Forbes tiennent la route. L'an dernier, Forbes évaluait les Stars de Dallas à 227 millions et les Sabres de Buffalo à 169 millions. Les deux équipes ont été vendues respectivement pour 265 millions et 165 millions au cours de la dernière année.

Le Canadien de Montréal, lui, a été vendu en compagnie du Centre Bell et du promoteur de spectacles evenko pour 575 millions en 2009. L'étude de Forbes comprend la valeur de l'équipe et des revenus générés par son amphithéâtre (en somme, le droit de le gérer). La valeur de l'édifice lui-même et celle d'autres entreprises comme evenko ne sont pas incluses dans les calculs de Forbes, ce qui explique la différence entre le chiffre de 445 millions avancé par Forbes et les 575 millions payé spar le consortium des frères Molson.

Pour consulter l'étude de Forbeswww.forbes.com/nhl