Le pdg de Metro, Eric La Flèche, soutient que l'ouverture de trois «supercentres» de Walmart dans la banlieue nord de Montréal le mois dernier n'a pas eu d'effet notable sur les ventes des épiceries exploitées par son entreprise jusqu'à maintenant.

M. La Flèche a souligné qu'il était encore tôt pour faire des bilans. Il a toutefois indiqué que les consommateurs de Laval et de Mascouche ne semblaient pas avoir beaucoup modifié leurs habitudes de magasinage pour se ruer dans les nouveaux magasins à escompte du géant américain.

D'après l'homme d'affaires, l'entreprise de l'Arkansas a sans doute ravi des clients aux autres détaillants en alimentation de la région «mais à date, l'impact a été plutôt modeste».

En conférence téléphonique avec les analystes financiers, M. La Flèche a précisé que les prix affichés par Walmart étaient comparables à ceux des magasins à escompte Super C, exploités par Metro au Québec. Il estime que l'entreprise est bien positionnée pour tenir tête à la concurrence.

L'épicier québécois connaît bien Walmart. Les deux entreprises s'affrontent en effet depuis quelques années dans le marché ontarien. Or, cela n'a pas empêché Metro de poursuivre sa croissance.

Pour son plus récent trimestre, terminé le 2 juillet, la société a ainsi déclaré un bénéfice net de 124,9 millions $ ou 1,21 $ par action. L'an dernier à pareille date, son profit s'était chiffré à 120,0 millions ou 1,12 $ par action.

Le détaillant a aussi fait état d'une augmentation de 0,4 pour cent de ses ventes qui se sont chiffrées à 3,58 milliards $. Les ventes des établissements comparables, c'est-à-dire ceux ouverts depuis plus d'un an, ont quant à elles grimpé de 0,5 pour cent.

Ces résultats sont conformes aux prévisions des analystes sondés par Thomson Reuters. Ces derniers tablaient en effet sur un bénéfice de 1,22 $ par action.

La direction de Metro est d'autant plus satisfaite qu'elle a dû composer pendant le trimestre avec plusieurs promotions ainsi qu'avec une baisse des prix des médicaments génériques au Québec et en Ontario.

Après six trimestres consécutifs de déflation, l'épicier a indiqué mercredi avoir réussi à accroître légèrement le prix de certains aliments dont le pain et les légumes pour contrebalancer l'augmentation de la valeur des denrées et de l'essence.

Les soldes consentis aux consommateurs ont toutefois presque effacé les gains. Au bout du compte, la hausse n'a en effet été que de 0,5 pour cent. M. La Flèche soutient néanmoins que les choses vont dans le bon sens. «C'est bon pour nous et c'est bon pour l'industrie», a-t-il insisté.

Afin de préserver ses marges, Metro prévoit néanmoins continuer à réduire ses coûts d'exploitation, notamment grâce à la fermeture d'un entrepôt en Ontario. Le pdg a cependant assuré que les mesures d'économie envisagées n'auraient pas de conséquences directes sur la clientèle.

Metro exploite près de 600 épiceries et pharmacies des bannières Metro, GP, Super C, Food Basics et Brunet, au Québec et en Ontario. La société possède en outre une participation minoritaire dans Alimentation Couche-Tard.

Au troisième trimestre, ce placement lui a rapporté 7,1 millions $, soit 900 000 $ de moins qu'à la même période en 2010.

Mardi, le conseil d'administration de Metro a approuvé un dividende trimestriel de 0,1925 $ par action payable le 7 septembre prochain. C'est 13,2 pour cent de plus que celui que l'entreprise a versé à la même période l'an dernier.

Mercredi après-midi à la Bourse de Toronto, l'action de la société se transigeait à 44,99 $, en baisse de 96 cents ou 2,09 pour cent.