Les propriétaires d'immeubles commerciaux qui ont contesté leur nouvelle évaluation foncière devront prendre leur mal en patience: la Ville de Montréal a demandé - et obtenu - un délai supplémentaire de deux mois pour traiter leurs dossiers.

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La municipalité aura ainsi jusqu'au 1er novembre pour répondre aux 2284 demandes de révision, qui touchent des immeubles d'une valeur combinée de 12,1 milliards de dollars. Les autorités invoquent le nombre élevé de contestations pour justifier ce prolongement.

L'évaluateur de la Ville, Gaetano Rondelli, avertit les gens des risques de traiter trop vite les dossiers.

«À défaut d'un délai additionnel pour le traitement des demandes de révision non résidentielles, le processus de révision administrative devrait être accéléré et, par conséquent, l'analyse de la plainte demeurera préliminaire», écrit-il dans un sommaire décisionnel obtenu par La Presse Affaires.

Or, un traitement trop superficiel ouvre la porte à des démarches judiciaires de la part de propriétaires frustrés, ce qui engendrerait des dépenses supplémentaires pour la Ville, écrit-on. «Pour les municipalités, une correction de valeur retardée se traduira en des remboursements accrus en intérêts.»

Tollé

Le report de deux mois a été accordé le 1er juin par le comité exécutif. La Ville s'engage malgré tout à répondre au fur et à mesure aux demandes de révisions qui auront été réglées avant cette nouvelle date butoir.

Pour leur part, les 4520 demandes de révision touchant les propriétés résidentielles seront toutes traitées d'ici le 1er septembre, affirme la Ville. La valeur totale des résidences visées atteint 4,4 milliards.

La publication du nouveau rôle triennal 2011-2013 a soulevé un tollé chez bien des propriétaires l'automne dernier, en raison des hausses salées dans plusieurs quartiers. Ce mécontentement s'est traduit par une augmentation globale de 28% du nombre de contestations par rapport au dernier rôle de 2007-2010.

Les Montréalais qui demandent une révision espèrent limiter la hausse de leur impôt foncier, directement lié à l'évaluation foncière. En 2007, 1,2% des dossiers avaient été contestés, et les propriétaires avaient obtenu gain de cause dans les deux tiers des cas.