Le ministre des Finances du Québec s'est réjoui de l'inclusion d'une compensation financière de 2,2 milliards $ pour l'harmonisation des taxes de vente dans le budget déposé lundi par son homologue au fédéral, un magot qui servira exclusivement à alléger le déficit de la province.

Raymond Bachand peut donc pousser un soupir de soulagement, lui qui comptait sur les 2,2 milliards $ d'Ottawa pour atteindre l'équilibre budgétaire à Québec en 2013-2014. Ne reste plus qu'à conclure une «entente satisfaisante» avec le fédéral, un accord qui doit intervenir d'ici le 15 septembre.

«Nous avons franchi aujourd'hui une étape très importante dans cette lutte que nous faisons depuis plus de deux ans pour la question d'équité avec les autres provinces (...) Pour les Québécois, c'est une très bonne nouvelle», a affirmé le ministre en se disant heureux que le budget Flaherty ne sabre pas dans les transferts aux provinces afin de revenir, lui aussi, à l'équilibre budgétaire (en 2014-2015).

Lors d'un point de presse organisé dans ses bureaux montréalais, lundi en fin d'après-midi, M. Bachand a fait valoir que cette somme d'argent ne pourrait être allouée à des programmes gouvernementaux récurrents puisqu'il s'agit d'un versement non répétitif.

«C'est un «one shot deal'. On demeure la province la plus endettée au Canada, c'est pour ça qu'il faut revenir à l'équilibre budgétaire, et on le fait en protégeant à peu près tous les programmes sociaux», a souligné M. Bachand, qui a soutenu ne pas craindre une levée de boucliers des groupes sociaux. Ces derniers avaient manifesté par dizaines de milliers dans les rues de Montréal en mars pour dénoncer les orientations de son budget.

Si la Confédération des syndicaux nationaux (CSN) a qualifié de «bonne nouvelle» le versement des 2,2 milliards $ dans un communiqué transmis lundi soir, l'organisation a s'est élevée contre l'utilisation que le ministre compte en faire.

«Les services publics et les services sociaux ont été mis à mal dans les dernières années. Nous aurions souhaité voir un petit effort de la part du gouvernement alors que les effets de la crise économique se font encore sentir», a indiqué le trésorier de la CSN, Pierre Patry.

Par ailleurs, le budget présenté à Ottawa par Jim Flaherty, un calque de celui qu'il avait déposé avant le renversement du gouvernement en mars, prévoit toujours un montant de 228 millions $ sur trois ans pour la réparation et l'entretien des ponts Jacques-Cartier et Champlain.

Rien de nouveau de ce côté, donc. Raymond Bachand ne s'est d'ailleurs pas formalisé de l'absence d'engagement en vue de la construction d'un nouveau pont Champlain.

Le ministre a allégué qu'il était «prématuré», à ce stade-ci, d'évoquer la construction d'une nouvelle structure car «les études ne sont pas complétées». Le fédéral, a-t-il ajouté, maintiendra «le pont en état de traverser» en attendant les résultats des expertises.

«On prend pour acquis qu'une fois que les études seront terminées, les choix seront faits en conséquence», a-t-il précisé.