Même si sa dette est appelée à croître d'ici deux ans en raison d'importants projets d'infrastructure, la Ville de Montréal maintient sa cote de crédit. L'agence de notation Moody's, qui a publié hier son rapport annuel sur la Ville, estime qu'elle jouit de revenus stables et d'une économie diversifiée.

La nouvelle peut sembler triviale, mais elle permettra à la Ville d'économiser des millions de dollars, souligne le responsable des finances de l'administration Tremblay, Alan DeSousa.

«Le résultat immédiat pour nous, lorsque Moody's maintient notre cote, c'est qu'on a moins d'intérêt à payer sur nos emprunts, souligne le grand argentier de la Ville. Et moins d'intérêt, ça veut dire plus d'argent pour donner des services aux citoyens.»

Moins que la moyenne

L'agence new-yorkaise a reconduit la cote de crédit «Aa2» qu'elle avait accordée à la Ville en janvier 2007. La métropole québécoise n'a jamais eu une aussi bonne note, mais elle demeure légèrement moins bien cotée que la moyenne des villes canadiennes en raison de son niveau endettement.

En tenant compte de la dette des organismes paramunicipaux et de la Société de transport de Montréal (STM), la dette brute de Montréal s'élevait à 8 milliards de dollars en 2009, peut-on lire dans le rapport de Moody's. En appliquant des déductions, notamment les subventions gouvernementales, la dette nette s'établit à 4,7 milliards, soit 103% des revenus annuels de la Ville.

Un endettement de 114%

Moody's prévoit que le ratio d'endettement bondira à 114% des revenus d'ici 2013.

La Ville compte en effet engager des dépenses de 3,9 milliards pour améliorer le transport collectif, remettre en état les routes et améliorer le réseau de distribution de l'eau.

Mais ce constat n'inquiète pas l'analyste Debra Roane, qui a rédigé le rapport.

«Les pratiques prudentes de la Ville et les subventions versées par la province du Québec au titre du service de la dette devraient néanmoins limiter la progression de cette dette», estime l'analyste.

Des surplus

Le brouhaha qui a entouré les fusions municipales est maintenant terminé et les gestionnaires municipaux peuvent désormais mieux se concentrer sur la gestion des finances publiques, note Mme Roane. Elle souligne d'ailleurs que la Ville jouit d'une économie diversifiée et que son administration a systématiquement produit des surplus budgétaires au cours des dernières années.

Les dépenses de la Ville ont bondi de 5% dans le dernier budget, pour s'établir à 4,5 milliards de dollars.

L'administration Tremblay attribue cette hausse à la piètre performance des caisses de retraite des employés municipaux.

Elle a augmenté le fardeau fiscal des contribuables de 4,3%, en plus d'imposer des frais de 45$ pour chaque véhicule immatriculé dans l'île. Le fardeau fiscal avait augmenté de 6% l'an dernier.