La plateforme d'essais qui a permis la conception du Challenger 300 de Bombardier servira désormais à former les futurs ingénieurs et techniciens québécois.

Bombardier a fait don de cette plateforme de 20 millions de dollars au réseau scolaire québécois. Pour sa part, Bell Helicopter Textron a fait don d'une plateforme d'essai du Bell 427, d'une valeur de 250 000$.

Ces équipements formeront le coeur du Laboratoire d'enseignement des systèmes intégrés en aérospatiale du Québec, qui sera installé dans les locaux de l'École des métiers de l'aérospatiale de Montréal (EMAM), institution de niveau secondaire, mais qui sera géré par l'École polytechnique de Montréal.

Avantage majeur

«Peu d'universités, et aucune en Amérique, disposent d'un laboratoire aussi sophistiqué en raison des coûts hors de portée de la plupart des maisons d'enseignement», s'est enthousiasmé le directeur général de l'École polytechnique, Christophe Guy.

Les étudiants de six universités québécoises auront accès au laboratoire, mais aussi ceux de l'École nationale d'aérotechnique, de niveau collégial, et les élèves de l'EMAM.

«C'est un vote de confiance envers le système éducatif québécois», a lancé la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, en conférence de presse hier matin à l'EMAM, aux côtés du premier ministre du Québec, Jean Charest. Le gouvernement québécois investit 5 millions de dollars dans le projet : 3,5 millions pour déménager les plateformes à l'EMAM et 1,5 million pour assurer les coûts d'exploitation du laboratoire pour une période de cinq ans.

Pour la relève

Le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, a affirmé que le don de la plateforme d'essais constituait un investissement à long terme dans la relève. Il a expliqué que la concurrence était vive entre l'industrie aéronautique québécoise et les autres géants mondiaux que sont les États-Unis, la France, l'Allemagne, le Japon et le Brésil. Et de nouveaux concurrents sont en émergence, comme la Chine, la Russie et l'Inde.

«On ne peut dormir sur nos lauriers, il faut toujours se réinventer, a-t-il affirmé. Ce qui nourrit l'innovation, c'est le génie des Québécois et la qualité de leur formation. La mise sur pied de ce laboratoire devient un atout stratégique pour l'industrie aérospatiale du Québec.»

La plateforme du Challenger 300 ressemble à un avion sans son fuselage, ce qui permet de voir fonctionner les différents systèmes. Bombardier l'a utilisée de façon continue jusqu'en 2006, puis de façon ponctuelle pour mener différents essais.

«Nous avons assez d'informations et l'avion est conçu de telle façon que nous n'avons plus besoin de cet équipement», a indiqué M. Hachey.

Cynthia Trudeau, étudiante en génie aérospatiale à l'École polytechnique, s'est réjouie de la création du laboratoire. «Cela va nous permettre de voir concrètement ce que nous apprenons dans nos cours théoriques», a-t-elle déclaré.

Le président de Bell Helicopter Textron Canada, Barry Kohler, a affirmé que le laboratoire ne servira pas à former des employés uniquement pour les entreprises donatrices. «L'industrie aéronautique québécoise est fantastique, mais, pour demeurer en avance, pour demeurer concurrentiel, il faut avoir une main-d'oeuvre éduquée et productrice», a-t-il déclaré.