Un secteur financier dynamique et performant à Montréal est essentiel pour le développement économique du Québec, ont convenu les participants à un colloque de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui avait lieu hier.

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Toutefois, des efforts mieux coordonnés sont requis pour renforcer la place financière de Montréal qui, malgré sa 25e position mondiale, demeure en déficit de croissance par rapport à des concurrentes comme Toronto.

« Les Québécois en général ne sont pas assez au fait de l'importance du secteur financier dans l'économie. Pendant ce temps, à Toronto, ils l'ont compris, ça ! » a déploré le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Jean St-Gelais.

Aussi, la finance montréalaise doit devenir plus dynamique et concurrentielle face aux marchés internationaux.

Du coup, elle pourrait mieux appuyer les entreprises québécoises face au « réalignement sans précédent de l'économie mondiale », a mentionné Roland Lescure, vice-président et chef des placements à la Caisse de dépôt et placement.

« Le développement économique va de pair avec le dynamisme du secteur financier. Au Québec, qu'est-ce que la finance peut faire pour développer Québec inc ? Comment stimuler la transformation de PME prometteuses en championnes sur le marché mondial ? » a souligné M. Lescure devant les 180 participants au colloque.

Pour sa part, le PDG du Fonds de solidarité FTQ, Yvon Bolduc, a mentionné l'insuffisance à Montréal de courtiers de valeurs mobilières spécialisées en PME, ce qui freine leur développement.

« La bourse de croissance TSX fait un bon travail avec ces titres. Cependant, les courtiers sont basés à Toronto et ils connaissent mal le Québec et ses entreprises », a-t-il indiqué.

Pour la suite, les participants au colloque ont exprimé leurs attentes envers la « grappe financière » qui a été lancée récemment avec les principaux intervenants privés et publics de la finance québécoise.

Jean-Luc Landry, un gestionnaire de placements reconnu à Montréal, a dit souhaiter que la « grappe » priorise l'émergence d'entrepreneurs financiers. En particulier dans le domaine de la gestion de fonds, qui demeure trop peu diversifié au Québec.

Selon M. Landry, un tel coup de pouce passe par une « meilleure sensibilisation des grandes institutions » comme la Caisse de dépôt et le Fonds FTQ, pour qu'elles recourent davantage à la sous-traitance en gestion d'actif.

« La Caisse de dépôt embauche des firmes à l'étranger pour des mandats de gestion. Pourquoi ne le fait-elle pas au Québec ? Une petite part de son actif ferait une grosse différence dans le milieu de la gestion de placements à Montréal », selon M. Landry.