Selon le premier ministre Jean Charest, il s'agit d'une entente «historique». Mais selon la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), c'est une entente «illogique».

La FCEI critique durement l'entente de principe salariale intervenue entre le gouvernement du Québec et 475 000 de ses fonctionnaires. Elle a été conclue le 25 juin, trois mois après l'échéance des conventions collectives. Québec accordera aux fonctionnaires des hausses salariales de 7% dans les cinq prochaines années. C'est 2% ou 750 millions de plus que ce qui avait été offert au début des négociations.

Selon une autre clause, si la hausse du PIB est plus importante que prévu, Québec redistribuera une partie de cet argent aux fonctionnaires. Cette redistribution correspondra au maximum à une augmentation salariale de 3,5%.

C'est surtout cette dernière clause qui hérisse la FCEI. «On comprend que les fonctionnaires reçoivent des augmentations salariales pour compenser l'inflation. Mais on ne comprend pas les augmentations qui dépassent cela. D'un côté, le gouvernement demande à la population de se serrer la ceinture. On sort à peine de la récession, on doit composer avec des hausses de tarifs, on nous demande de travailler plus fort et maintenant, on nous dit que le fruit de notre labeur sera redonné aux fonctionnaires. Pourquoi donner la priorité aux fonctionnaires, qui représentent un peu plus de 10% des travailleurs, au lieu de donner l'argent à l'ensemble de la population? Elle est où, la logique?» lance Martine Hébert, nouvelle vice-présidente de la section québécoise de la FCEI.

Mme Hébert croit qu'une autre solution aurait été préférable. «On aurait dû dire aux fonctionnaires: si vous augmentez votre productivité, et si on est capables de générer des économies de dépenses, alors on vous versera une partie de ces sommes épargnées», suggère-t-elle.

La FCEI regroupe 24 000 PME québécoises (entreprises de moins de 500 employés). Elle se plaint que, dans son dernier budget, Québec n'ait pas consenti aux demandes de la FCEI pour ses membres, comme le gel des cotisations aux régimes sociaux, la réduction du fonds de service de santé ainsi que des baisses de l'impôt et de la taxe sur la masse salariale.

«Le gouvernement provincial a aussi annoncé des hausses du régime d'assurance parentale et des tarifs d'électricité, ajoute-t-elle. Et le fédéral veut augmenter les cotisations à l'assurance emploi. On n'arrête pas d'augmenter, d'augmenter, d'augmenter. Le gouvernement assurait qu'il ferait sa part, et maintenant, il augmente le salaire des fonctionnaires. Ça nous semble illogique.»