Le groupe associé à Andrea Cortellazzi vient de lancer une nouvelle entreprise en Bourse, bien que des investisseurs se soient plaints d'avoir été floués avec de précédents projets. La nouvelle coquille tentera de commercialiser des tests sanguins pour mesurer le stress.

Samedi, La Presse a publié une enquête sur une arnaque boursière qu'aurait orchestrée Andrea Cortellazzi à partir de son manoir de la rue Redpath Crescent, à Montréal. L'un des titres boursiers mentionnés par des investisseurs s'appelle M45 Mining Resources.

Or, jeudi dernier, M45 a officiellement changé de nom et de vocation, indique un document déposé à la Securities and Exchange Commission (SEC). Désormais, cette coquille boursière s'appellera Neuro Biotech. Elle ne se spécialisera plus dans le secteur minier, mais dans les tests sanguins.

Serge Ollu

Le principal promoteur de Neuro Biotech est Serge Ollu, associé de longue date d'Andrea Cortellazzi. En janvier, Serge Ollu a plaidé coupable à une fraude criminelle, à Montréal. Le 10 juin, dans une comparution en cour pour la sentence, la fille de Serge Ollu a déclaré qu'elle travaillait avec son père dans cette transformation de M45 en une entreprise de biotechnologie.

L'objectif de Serge Ollu est de lever des fonds pour développer cette entreprise, a expliqué Marie-Christine Raynault-Ollu, qui travaille avec son père.

Les tests serviraient notamment à détecter des maladies dégénératives, comme l'alzheimer. Ils ont été développés par Andrée Roberge, à l'Université Laval.

«C'est un dossier extrêmement important, qui nous tient à coeur. La Dre Roberge a mis toute sa confiance en lui, malgré les audiences de ce matin», a-t-elle dit.

Le projet de commercialisation de ces tests n'est pas nouveau. Déjà, en 1997, Mme Roberge tentait de mettre son produit en marché. Son entreprise s'était alors inscrite à la Bourse CDNX, en 1999, mais le projet a fait long feu.

Andrea Cortellazzi est toujours l'actionnaire de contrôle de M45, selon le rapport déposé aux États-Unis à la SEC, en octobre dernier. De plus, deux investisseurs joints par La Presse soutiennent qu'Andrea Cortellazzi continue d'avoir des relations étroites avec Serge Ollu. Ces investisseurs se sont vu rembourser 15 000$ des 90 000$ qu'ils réclament par un chèque provenant de la famille Ollu.

Un associé radié

Serge Ollu agit aujourd'hui comme consultant dans la relance d'entreprise, selon sa fille. En plus de M45, il travaille pour la relance de quatre coquilles boursières, dont M45 et Excel Gold Mining, a-t-elle dit en cour.

Sa fille a également affirmé que l'un des partenaires de son père dans son travail actuel est Sarkis Sarkissian. Or, Sarkis Sarkissian a été radié à vie du métier de conseiller financier, en février dernier. Il a de plus écopé de la plus forte amende jamais imposée dans un tel dossier, soit 625 000$.

L'affaire a été traitée par l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM). Essentiellement, l'organisme a déclaré Sarkissian coupable d'avoir participé à un stratagème qui a fait perdre à sept retraités du CN l'essentiel de leurs fonds de retraite de 2,9 millions.

Sarkis Sarkissian a travaillé avec des hommes ou des entreprises dont la probité a été entachée ces dernières années, notamment Claude Lavigne (Club des présidents), Norshield et iForum. Son avocat devant l'OCRCVM était John Bracaglia, le même qui représente aujourd'hui Andrea Cortellazzi et Serge Ollu.

Depuis trois ans, Andrea Cortellazzi et Serge Ollu ont été liés par des investisseurs à diverses coquilles boursières, nommément HE-5, Ressources Andréanne, UMining Resources, M45 et maintenant Neuro Biotech.

Des investisseurs ont également indiqué à La Presse s'être fait vendre des actions de l'entreprise Wanderport par Andrea Cortellazzi, l'été dernier, et avoir de la difficulté à récupérer leur argent. Wanderport est une coquille boursière codirigée par Barry Somervail, ce même homme qui est maintenant PDG de la nouvelle Neuro Biotech.

Nous avons tenté de joindre Barry Somervail au siège social de Neuro-Biotech, à Montréal, et à sa résidence, dans l'arrondissement de Saint-Laurent, mais sans succès.