Faire le plein d'essence ne coûte pas plus cher à Montréal qu'à Québec.

C'est ce que conclut la Régie de l'énergie, dans un avis transmis vendredi à la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau.

En septembre dernier, la ministre avait demandé à la Régie de lui fournir un avis pour expliquer pourquoi le prix de l'essence subissait des fluctuations importantes et pourquoi on observait des écarts de prix entre Montréal et Québec.

Après analyse, la Régie de l'énergie contredit cette prémisse et rapporte, dans un avis de 55 pages, que «depuis le début de 2009, il n'existe pratiquement plus d'écart» entre la moyenne des prix affichés, qu'on fasse le plein à Montréal ou à Québec.

Dans les années passées, la situation a cependant beaucoup varié à ce chapitre. Ainsi, entre 1997 et 2001, le prix de l'essence était supérieur à Montréal, puis la tendance s'est inversée de 2002 à 2008.

Durant la période observée (1997-2009), l'écart de prix entre les deux villes était de moins d'un cent le litre la plupart du temps, soit huit années sur 13.

En gros, la Régie note en fait que les deux marchés en question sont si différents qu'ils se comparent difficilement.

Ainsi, la demande d'essence est cinq fois plus importante dans la grande région de Montréal que dans celle de Québec.

Le nombre de points de vente est à l'avenant: trois fois plus élevé à Montréal qu'à Québec. Il s'ensuit une plus forte concurrence qui se traduit, règle générale, par des fluctuations de prix plus importantes qu'à Québec. Pour ce qui est du carburant diesel, la Régie a constaté que les prix étaient similaires dans les deux régions.

En fait, selon l'organisme, le marché de Montréal se caractérise par l'interaction d'au moins neuf marchés, en incluant les banlieues, ce qui offre beaucoup plus de latitude aux consommateurs. Tandis qu'à Québec, on n'en compte que deux, la Rive-Nord et la Rive-Sud.

Par ailleurs, depuis 2001, la rationalisation du marché de l'essence a été plus importante à Montréal qu'à Québec, avec 18% de fermetures de points de service, contre 10% dans la capitale.

La Régie conclut qu'il n'y a pas lieu d'enquêter davantage sur la question.